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9 nov. 2005
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Accord sur le textile : les industriels et experts chinois sceptiques

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AFP
Publié le
9 nov. 2005

SHANGHAI, 9 nov 2005 (AFP) - Industriels et experts chinois du secteur textile ont fait part de leur scepticisme mercredi au lendemain de l'accord limitant les importations de produits chinois aux Etats-Unis jusqu'en 2008.


Une enfant tend la main vers ses parents, marchands de textile au marché du tissu de Donjiadu à Shanghai Photo : Mark Ralston

L'accord, annoncé mardi à Londres, prévoit de limiter la croissance de 34 catégories de produits textiles chinois, représentant un montant dépassant cinq milliards de dollars par an.

Cao Xinyu, vice-président de la Chambre de commerce chinoise pour les importations et exportations de textile, se félicite d'un environnement plus stable et prévisible.

"Les fabricants chinois ont augmenté aveuglément leur production en prévision d'éventuels quotas supplémentaires, ce qui a abouti à une grande quantité d'articles bloqués aux douanes", rappelle-t-il.

Dans le même temps, dit-il, les importateurs américains, inquiets d'une éventuelle pénurie, ont commencé à se tourner vers d'autres pays asiatiques, comme le Vietnam, le Bangladesh, l'Inde et le Pakistan.

Cependant, si les industriels américains du textile ont obtenu un répit, leurs homologues chinois ne vont pas rester les bras croisés.

"Ces occasions offertes par la limitation des textiles chinois ne vont pas profiter aux fabricants américains car ils ne sont pas compétitifs", affirme Cao Xinyu.

"Elles iront à d'autres pays d'Asie ou d'Amérique centrale ou du Sud, comme le Vietnam, l'Inde, le Pakistan, le Mexique et le Honduras", lesquels peuvent produire moins cher, poursuit-il.

Pour James Huang, un responsable de la société Polymax Manufacturers basée à Ningbo, la capitale chinoise du textile, l'accord est une nouvelle preuve de la duplicité des Etats-Unis dans le domaine commercial. Mais, assure-t-il, les entreprises textiles chinoises, qui emploient près de 20 millions de personnes, vont s'en sortir.

"L'environnement sera plus dur car on aura plus de capacités (de production) tout autour", dit-il.

"Les entreprises chinoises survivront, elles feront des détours pour contourner les contrôles des quotas", affirme James Huang.

Pendant des années, les industriels chinois du textile ont souvent esquivé l'Accord Multifibres (AMF) de 1974, le régime général des quotas, en envoyant leurs productions depuis Hong Kong ou d'autres pays tiers.

Après la fin de l'AMF le 1er janvier, les importations chinoises ont bondi, ce qui avait conduit Européens et Américains à prendre des mesures de sauvegarde.

Mais la demande en produits textiles bon marchés, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe, n'est pas près de disparaître, ce qui signifie que la Chine va continuer à tenter d'y répondre.

Les industriels chinois vont être amenés à délocaliser ou tester la capacité des douanes américaines à contrôler les quotas, comme cela a pu se passer dans le passé, dit Benjamin Kuo, président de Casuablank, un exportateur basé à Shanghaï.

Finalement, l'attitude américaine aura comme conséquence d'aider le secteur à se restructurer et à se renforcer, estime Deng Yaping, analyste à Industrial Securities. "Cela aidera l'intégration de l'industrie, car cela signifie que seuls les plus forts survivront", souligne-t-il.

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