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Bangladesh : des marques se désengagent de la sécurité des usines

Publié le
4 juin 2018

Cinq ans après le drame du Rana Plaza, une partie de la mobilisation des marques pour la sécurité des ouvriers bangladais s'essouffle. Ainsi, l'initiative américaine Alliance for Bangladesh Worker Safety cherche à passer le relais. Son équivalent européen, Accord on Fire and Building Safety, serre lui les rangs pour cinq années supplémentaires.

Formation de sécurité de l'Accord dans une usine au Bangladesh - Accord on Fire and Building Safety


Comme FashionNetwork.com l’évoquait dès septembre dernier, l’Alliance estime avoir rempli sa mission. En avril, les représentants de ses enseignes se sont rendus à Dacca pour discuter de la formation d’un successeur à l’organisme. Sans annonce particulière dans ce domaine depuis. « Les marques membres de l'Alliance sont prêtes à s'associer au gouvernement du Bangladesh et à la BGMEA (Bangladesh Garment Manufacturers and Exporters Association, ndlr) pour créer une organisation indépendante, crédible et dirigée localement qui poursuivra son important travail », indique le directeur général de l’organisme, l'ambassadeur James Moriarty.

L’Alliance for Bangladesh Worker Safety rassemblait 29 entreprises, dont de grands noms tels que Gap Inc., JCPenney, Kohl’s, Macy’s, Nordstrom, Target, VF Corp ou encore Walmart. L’organisation revendique avoir remédié à 90 % des dangers relevés dans 600 usines. Quelque 1,5 million d’ouvriers auraient eux reçu des formations de sécurité, tandis qu’une hotline permanente aurait été mise en place.

L’Accord reconduit

De son côté, l’Accord on Fire and Building Safety rempile pour cinq ans. Sur les 220 signataires du traité signé le 15 mai 2013, près de 175 auraient rempilé. Les absences les plus notables étant celle de l’Américain Abercrombie & Fitch, en proie à certaines difficultés, et le géant suédois Ikea, qui préfère se consacrer à son propre programme d’audit Iway. Sont également absentes Edinburgh Woolen Mill et Sean John, la marque fondée par Puff Daddy.

Parmi les signataires du document de transition de huit pages se trouvent en revanche Inditex, H&M, Fast Retailing, Primark, C&A, Esprit, PVH, Marks & Spencer, Carrefour, Otto, Target, Bestseller, American Eagle Outfitters, Benetton, Camaïeu, El Corte Inglés, Fast Retailing ou encore Intersport (voir la liste). Des groupes et marques qui annoncent par ailleurs confier le poste de Chef inspecteur de la sécurité (CSI) à Stephen Quinn, qui a précédemment officié dans ce domaine pour divers organismes internationaux, en Europe et dans les Emirats.

L’Accord indique dans son bilan d’avril 2018 surveiller les conditions de sécurité de plus de 1 600 usines bangladaises. Plus de 25 000 contrôles auraient permis de remédier à 84 % des dangers de sécurité identifiés à la suite des inspections initiales menées depuis 2013. Dans le détail, si 88 % des dangers électriques et 74 % des dangers incendiaires ont été écartés, les dangers structurels, comme celui ayant causé l’hécatombe du Rana Plaza, n’ont été corrigés qu’à 62 %. Soulignant l’importance d'un engagement durable des donneurs d’ordres sur ces questions.

Le 24 avril 2013, dans la banlieue de Dacca, plus de 1 130 personnes mouraient dans l'effondrement du Rana Plaza, immeuble abritant un atelier de confection, qui a fait par ailleurs plus de 2 000 blessés. Ce drame avait mis en lumière la face sombre de la sous-traitance des grandes marques internationales.

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