Bijoux symboles, bijoux de stars : une collectionneuse révèle ses trésors

PARIS, 21 sept 2008 (AFP) - Entourée de vitrines remplies de parures multicolores, Olwen Forest l'avoue : "C'est une passion". En trente ans, cette ancienne danseuse a constitué une collection exceptionnelle de bijoux de stars, dont de nombreuses pièces uniques portées par des symboles du glamour hollywoodien comme Elizabeth Taylor, Olivia de Havilland et Carole Lombard.

Olwen Forest a elle-même mené une vie plutôt "glamour". A 15 ans, elle quitte l'Angleterre de son enfance pour intégrer une troupe de ballet française qui l'emmène en Amérique. "On nous a vus dans de nombreux shows télévisés américains. C'est ainsi que j'ai rencontré mon mari, un acteur et réalisateur français", raconte-t-elle. Aux Etats-Unis, le couple compte Frank Sinatra et Sammy Davis Jr parmi ses amis.

De retour en France, Olwen Forest devient mannequin dans la haute couture, découvrant la mode parisienne de l'intérieur.

"J'étais destinée à aimer les bijoux fantaisie. Ils me rappellent les grands bocaux de bonbons dans les magasins vieillots de mon enfance dans le Yorkshire", dit-elle.

Depuis vingt-huit ans, Olwen Forest tient aux puces de Saint-Ouen, près de Paris, un stand devenu un lieu de pèlerinage pour riches Américains. Elle est une autorité reconnue en matière de bijoux de créateurs et de cinéma.

Des créateurs connus, qu'elle refuse de nommer, frappent parfois à sa porte en quête d'inspiration. "Ils m'appellent la gardienne des trésors", dit-elle, en expliquant que les maisons de couture n'ont gardé souvent aucun exemplaire de leur travail et qu'elle possède les seuls qui restent.

Outre des joyaux de Coco Chanel et d'Yves Saint Laurent à leurs débuts, sa collection comporte des bijoux signés Eugène Joseff, dit Joseff of Hollywood, créateur fétiche des stars dans les années 30 et 40, et de la rivale américaine de Chanel, Miriam Haskell. Elle aime aussi particulièrement l'excentrique Elsa Schiaparelli.

La veuve de Joseff of Hollywood, mort dans un accident d'avion en 1948, lui a donné des pièces pour la remercier d'avoir monté une exposition sur le travail de son mari.

La collection personnelle d'Olwen Forest n'est pas à vendre, mais elle est heureuse de la partager en organisant des expositions à thème comme celle qui s'ouvre le 27 septembre, consacrée aux "bijoux-symboles".

Parmi les pièces phares, on pourra admirer un clip en forme d'aspic, pièce centrale d'une ceinture portée par Elizabeth Taylor dans le film "Cléopâtre" (1963), une broche tête de lion portée par Olivia de Havilland dans "Les Conquérants" (1939) et un spectaculaire collier réalisé par Joseff pour le film "Le Livre de la Jungle" (1942), représentant trois têtes d'éléphant, la trompe en l'air pour porter bonheur.

Dans le langage des bijoutiers, les mains symbolisent la communication et l'amitié, les éléphants la sagesse, les lions la force, les feuilles et les baies l'abondance. Le serpent, synonyme de sensualité et de tentation, provoque les réactions les plus vives et contrastées, souligne Mme Forest.

Les gens achètent-ils des bijoux pour réaliser un investissement ou pour les porter ? "Pour les porter", assure Olwen Forest. D'autant qu'à la différence des vêtements "vintage", on ne risque pas d'avoir l'air de dater d'une autre époque. "J'ai beaucoup de clientes modernes, qui sont tout à fait de leur temps et ne voudraient surtout pas avoir l'air démodées", dit-elle.

("Les bijoux-symboles" - Olwen Forest, Puces de Saint Ouen, marché Serpette, allée 3, stands 5 et 7, du 20 septembre au 29 décembre)

Par Sarah SHARD