Alors qu'il entame une deuxième vie, le chausseur Carel célèbre cette année le soixantième anniversaire de sa création, en 1952. L'enseigne féminine prend le parti pris de ramener son patrimoine à la vie, et c'est donc naturellement un de ses modèles phares, le Marquis, qui est le héros de cet anniversaire. Le mocassin altier est pour l'occasion revisité à travers une vingtaine de séries limitées. Couleurs, matières, aspect, ces inédits se succèderont en magasins, en toutes petites quantités, quelques dizaines de pièces fabriquées dans des ateliers italiens ou français.

Les déclinaisons enfants des modèles phares de Carel : le marquis et la derby.

Mais le Marquis aura aussi une autre vie puisque Carel lancera également à l'automne prochain une déclinaison enfant du modèle. La marque chaussera donc pour la première fois les petits, également gratifiés d'une version mini de la derby, elle aussi en plusieurs couleurs. "Ce sont clairement des modèles mixtes pour cérémonie, c'est ainsi que nous les avons pensés", explique Frédérique Picard, présidente de Carel.

Depuis leur reprise de la marque en 2010 avec le soutien du fonds 123 Venture, la présidente et son associée et directrice financière, Monia Ghazouani, mettent en place l'opération "dépoussiérage". Le nouveau concept boutique signé Claudio Colucci et d'abord testé rue Tronchet à Paris a été dupliqué à l'unité de la rue du Four ce printemps. Viendra ensuite le tour de la boutique du boulevard Victor Hugo dans quelques mois, jusqu'à ce que l'intégralité du parc de 8 unités féminines (il existe aussi une adresse masculine, Carvil) ait pris ses nouveaux atours.

A noter que Carel fait également grandir son réseau grand magasins puisqu'après plusieurs ouvertures consécutives de corners en province, on recense 13 points de vente de ce type en France. Un relais de croissance sur lequel le chausseur peut s'appuyer en attendant de rouvrir de nouveaux magasins dans les années à venir, alors qu'il a enregistré en 2011 un chiffre d'affaires d'un peu moins de 10 millions d'euros, deux fois moins qu'il y a vingt ans.

Le chausseur, qui se positionne en entrée de haut de gamme, est également en phase de reconstitution d'une communauté de clientes. "Nous essayons de ne pas trop dépasser la barre symbolique de 200 euros pour une fabrication française ou italienne, c'est assez rare pour être souligné, précise Frédérique Picard, mais en attendant que toutes les boutiques soient refaites et offrent un cadre plus premium, nous mettons l'accent sur le service aux clientes" affirme la présidente. Petit cadeau à chaque achat ou presque (bougie, paréo, vernis à ongles...), mais aussi service particulier autour du mariage (sur-mesure, réductions groupées) veulent créer une atmosphère chaleureuse et une complicité particulière.