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28 févr. 2018
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Carrefour : le résultat net est tombé dans le rouge en 2017, prudence pour 2018

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Reuters
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28 févr. 2018

Carrefour, qui a vu sa performance opérationnelle chuter en 2017 et son résultat net basculer dans le rouge après d'importantes charges, a averti que sa rentabilité serait affectée en 2018 par les taux de change ainsi que par de nouvelles dépréciations et charges de restructuration.


Foto: Carrefour


Plombé par un décrochage de ses performances en France et par la déflation des prix au Brésil, ses deux premiers marchés, le groupe avait lancé début janvier un deuxième « profit warning » sur ses résultats annuels.

Conformément à ce qu'il avait annoncé, son résultat opérationnel courant a chuté de 14,7 %, à 2,006 milliards d'euros, un chiffre conforme au consensus Inquiry Financial réalisé pour Reuters, après un recul de 3,8 % en 2016, pour une rentabilité en recul de 60 points de base à 2,5 %.

La performance du distributeur a également été plombée par une perte de 150 millions d'euros liée au réseau d'anciens magasins de l'espagnol Dia racheté au prix fort en 2014.

Le résultat net a accusé quant à lui une perte de 531 millions d'euros, après des charges massives de 1,3 milliard d'euros liées à des dépréciations en Italie et sur les anciens magasins Dia, ainsi qu'à des coûts de restructuration en Espagne sur les magasins rachetés au groupe Eroski.

Le dividende baisse de 34 % à 0,46 euro par action.

« Les résultats démontrent la nécessité de mettre en oeuvre sans délai le plan de transformation », a déclaré le PDG du groupe, Alexandre Bompard.

Son vaste plan de transformation, qui passe par des réductions d'effectifs, la vente de certains magasins Dia et des investissements dans le numérique, vise à rendre au distributeur sa compétitivité en France, à le faire entrer de plain-pied dans l'ère digitale et à répondre aux défis environnementaux et sanitaires de la distribution alimentaire.

Un processus long et difficile

Alexandre Bompard a aussi estimé que les réductions d'effectifs annoncées ainsi que les cessions de magasins Dia devraient être finalisées d'ici la fin de l'année.

Pressé de questions d'analystes sur l'évolution des performances opérationnelles en 2018, le directeur financier s'est refusé à tout commentaire sur le consensus sur le résultat opérationnel courant de l'année.

Matthieu Malige a cependant précisé que la rentabilité serait affectée par les taux de change, notamment du real brésilien, par des charges de restructuration et par de nouvelles dépréciations liées aux niveaux élevés d'investissements des dernières années.

Il s'est aussi refusé à toute prévision sur le calendrier d'une éventuelle accélération de la croissance en France. Il a toutefois assuré que Carrefour récolterait dès 2018 les « premiers fruits » de ses réductions de coûts et de ses investissements dans des baisses de prix cruciales pour lui permettre de retrouver de la compétitivité.

Pénalisé comme son concurrent Casino par la guerre des prix qui fait rage en France et par la crise brésilienne, Carrefour a presque divisé par deux sa croissance en données comparables en 2017, à 1,6 % après une progression de 3,0 % en 2016.

En France, où ses ventes ont grappillé 0,8 %, la marge opérationnelle a chuté de 94 points de base à 1,9 %, tandis qu'en Amérique latine, la rentabilité a reculé de 44 points à 4,5 % en raison de pertes opérationnelles en Argentine.

En Chine, toujours déficitaire, « la situation est en voie d'amélioration » et le projet d'ouverture du capital au chinois Tensent est en cours de finalisation.

Le plan de transformation, salué par le marché pour son volontarisme, ses baisses massives de coûts et ses ambitions dans le digital, risque toutefois d'être long et difficile à mettre en oeuvre. Certains analystes, comme ceux de Barclays, anticipent un processus qui pourrait ne pas porter ses fruits avant 2019.

Le titre Carrefour a fini à 18,95 euros à la Bourse de Paris mercredi, signant une progression de près de 5 % depuis le début de l'année.

Le cash-flow libre hors exceptionnels est en baisse de 90 millions à 950 millions d'euros, la dette nette recule de 788 millions à 3,74 milliards.

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