Carrefour porté en 2015 par l'Europe et le Brésil

Carrefour a publié ce jeudi des résultats annuels en hausse pour la quatrième année consécutive, son redressement en Europe et sa dynamique au Brésil compensant un recul en France et une chute en Chine.

Le premier distributeur européen, qui envisage de mettre en Bourse sa filiale immobilière Carmila, a précisé, par la voix de son directeur financier Pierre-Jean Sivignon, que cette option « faisait partie des scénarios » et que le groupe « attendait le bon moment ». Carrefour détient 42 % de Carmila, valorisée par plusieurs analystes à plus de 4,0 milliards d'euros.

Le groupe a vu son résultat opérationnel courant progresser de 2,4 %, à 2,445 milliards d'euros en 2015, en ligne avec le consensus des analystes. A taux de changes constants, la hausse a atteint 7,0 %.

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En France, son premier pays, le résultat opérationnel a reculé de 6,4 %, pénalisé par le coût de l'intégration du réseau de magasins Dia racheté au groupe espagnol du même nom et par le relèvement de la taxe sur les surfaces commerciales (Tascom).

Le coût combiné de Dia et de la Tascom a été de 110 millions d'euros, a précisé Pierre-Jean Sivignon lors d'une conférence de presse téléphonique.

Sans tenir compte de cet impact et de celui des transferts de loyers de galeries commerciales à Carmila, le résultat affiche une hausse de 1,8 % et la marge progresse de 10 points de base à 3,7 %.

En Europe, où il récolte les fruits de son redressement en Espagne et en Italie, Carrefour voit son résultat opérationnel grimper de 33,4 %, à 567 millions d'euros et sa marge s'améliorer de 70 points de base à 2,9 %.

Il signe aussi de solides performances en Amérique latine (+23,5 %), faisant preuve d'une forte résistance au Brésil malgré la récession, grâce à une faible exposition aux produits non alimentaires. Une performance qui contraste avec la chute des résultats annoncés par son concurrent Casino.

A l'inverse, ses performances plongent en Asie (-87,6 %). Le groupe ne détaille pas son résultat en Chine où ses ventes reculent de façon régulière. Le groupe tente d'adapter son modèle dans le pays. Il intègre sa logistique, teste un format de proximité et a lancé un site de e-commerce alimentaire.

« La France est un peu faible, mais c'est bon en Europe et en Amérique latine et le free cash flow est très bon », note un trader.

Très surveillée par le marché, la génération de trésorerie a plus que doublé à 687 millions d'euros, malgré des niveaux d'investissements toujours très élevés de 2,4 milliards d'euros.

Carrefour continue d'investir dans la rénovation de son parc de magasins, l'amélioration de sa chaîne logistique et le développement du « multicanal » (ventes couplées internet-magasins) devenu stratégique pour les distributeurs et où il veut rattraper son retard, grâce notamment à l'acquisition du site Rue du Commerce.

En 2016, les investissements resteront encore élevés et devraient atteindre 2,5 à 2,6 milliards d'euros.

Le résultat net ajusté progresse de 7,1 %, à 1,113 milliard d'euros, et le dividende proposé est relevé à 0,70 euro, contre 0,68 euro au titre de 2014.