Les echos
31 août 2011
Carrefour résiste moins bien qu'Auchan à la faiblesse de la consommation en Europe
Les echos
31 août 2011
«En avant!» C'est le nom qu'avait donné à son plan de transformation de Carrefour, présenté en juin 2009, le nouveau patron opérationnel du groupe, Lars Olofsson, six mois après sa nomination surprise.
Baptisé «Reset» (comme «remettre les compteurs à zéro»), le énième plan de relance commerciale de l'enseigne sur le marché français, au coeur des problèmes du numéro deux mondial de la distribution depuis des années, détaillé mercredi à l'occasion de la publication des résultats semestriels, sonne comme un aveu: en fait, Carrefour a fait du surplace et donc perdu du terrain, comme en témoignent les pertes de part de marché de ses hypermarchés dans l'Hexagone, et une action au plus bas en Bourse, à moins de 20 euros.
L'ex-numéro deux de Nestlé en a convenu lui-même, d'une certaine manière, en affirmant que cette nouvelle feuille de route confiée encore à un nouveau management constituait un «changement majeur dans l'exécution» du plan. L'exécution, le problème majeur déjà identifié par Lars Olofsson... il y a trois ans.
Des difficultés à convaincre
Quant au concept Planet, tout en insistant sur les bonnes performances des quatre hypermarchés pilotes, Lars Olofsson a paradoxalement annoncé un déploiement ralenti et au final, en 2013, moins ambitieux avec 221 magasins transformés contre 241 prévus initialement.
Dans les pays émergents, le groupe présidé par Vianney Mulliez a bénéficié de l'évolution des liens capitalistiques avec son partenaire chinois RT Mart à la faveur de l'introduction en Bourse en juillet de leur filiale commune Sun Art Retail Group. Au final, le résultat net des activités poursuivies ressort en hausse de 45,4%, à 361 millions d'euros, au premier semestre, quand celui (part du groupe) de Carrefour ressort en perte de 927 millions, du fait de charges exceptionnelles.
ANTOINE BOUDET
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