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Castel, club parisien mythique, relancé par de jeunes entrepreneurs et héritiers

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23 sept. 2014

Paris, 23 sept 2014 (AFP) - "Faire perdurer la légende, refaire de Castel l'un des meilleurs clubs du monde" : seize jeunes entrepreneurs et riches héritiers se sont associés pour reprendre le mythique établissement de Saint-Germain-des-Prés, en renouant avec l'esprit ultra-sélectif du fondateur Jean Castel.


Jacques-Antoine Granjon, un des repreneurs de Castel, le mythique club parisien



Revendu il y a quelques mois par Philippe Fatien ("Le Queen"), Castel est désormais géré par une holding réunissant les seize copropriétaires dont Thierry Costes (groupe de restauration), Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée), Laurent Milchior (Etam), Guillaume et Nicolas Houzé (héritiers des Galeries Lafayette et du BHV), le banquier Grégoire Chertok, Christopher Descours (Weston, Bonpoint...) ou encore Laurent de Gourcuff, l'un des rois des nuits parisiennes.

Après plusieurs mois de travaux, le 15 rue Princesse rouvre ses portes mercredi soir à l'occasion d'une soirée encore plus privée que les prochaines : les copropriétaires ont invité 350 personnes de leur réseau. Chacun repartira avec une carte de membre offerte. Autant de prescripteurs triés sur le volet, chargés de coopter les premiers membres payants et de replacer le club au centre de la nuit.

Pour entrer chez Castel et profiter de son "dance floor" en sous-sol où BB et Françoise Sagan se sont encanaillées, ou simplement dîner jusqu'à l'aube, il faudra être coopté par deux membres et débourser 500 euros chaque année. Seule alternative : être l'un des trois invités possibles à chaque visite d'un membre déjà encarté, mais la stricte égalité entre filles et garçons devra être respectée par le groupe ainsi formé.

"L'idée de relancer Castel est né de dîners entre copains. Un jour, on a eu l'idée de reprendre un endroit de nuit. Castel s'est rapidement imposé comme une institution incontournable des belles années", a raconté à l'AFP Laurent de Gourcuff.

"Notre but commun est de refaire vivre les lieux grâce à l'association de nos compétences et de nos réseaux respectifs. Nous avons opté pour un retour à la formule des débuts : un club très privé avec carte de membre. Aujourd'hui, je pense que les gens ont besoin de ce sentiment d'appartenance et d'exclusivité", a-t-il ajouté.

Appareils photo interdits, téléphones portables laissés au vestiaire et selfies relevant du plus parfait mauvais goût : les nouveaux dirigeants ambitionnent de faire de Castel "un lieu hors du monde où se croiseront l'excentrique, le globe-trotter, la délurée, l'hédoniste radical...".

Mecque des "night-clubbers" parisiens depuis cinq décennies, Castel qui a résisté à toutes les modes et toutes les danses, du twist à la techno, a vu défiler le Gotha de la "jet set" et des noctambules, de Françoise Sagan aux night clubbers d'aujourd'hui comme le publicitaire et chroniqueur Frédéric Beigbeder.

"Plus il y a d'endroits ouverts tard, plus c'est bien pour Paris qui s'est endormi ces dernières années. Ce projet de relance est courageux et je ne dis pas cela parce que mon frère Charles est l'un des nouveaux copropriétaires. Les clubs avec cartes de membres existent à Londres et New York. Bizarrement, ça n'existait plus à Paris", observe l'écrivain et par ailleurs directeur de la rédaction du magazine LUI.

Comme l'avait inventé Jean Castel, disparu en 1999, pour chaque naissance dans les familles de membres appelés les "chéris", une bouteille de whisky hors d'âge sera mise en cave, où elle en attendra les premiers émois adolescents.

Mythique façade en bois sur rue et murs rouges à l'intérieur, tomettes XVIIIe au sol, toiles de Keith Haring, dessins de Topor, mais aussi estampes japonaises, nappes à carreaux pour le bistrot aux poutres apparentes du rez-de-chaussée, bibliothèque garnie d'éditions originales de livres érotiques : le décor du nouveau Castel, signé par le graffeur André, parmi les copropriétaires, bouscule à peine la légende.

Selon Laurent de Gourcuff, 600 demandes de cartes ont déjà été déposées. "On ne retiendra que les gens sympas !", dit-il. A terme, il devrait y avoir 2 000 membres, comme dans les belles années, jauge économique jugée idéale pour faire vivre le club ouvert du mardi au samedi, tout en préservant la tranquillité des "membres chéris". Par Jean-François GUYOT

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