Conditions de travail : Hugo Boss épinglé par Clean Clothes Campaign

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
12 mars 2015

La marque Hugo Boss violerait le droit des travailleurs dans les usines de Turquie et de Croatie produisant ses collections, selon l’ONG Clean Clothes Campaign (CCC).
  

Travailleurs syndiqués renvoyés, intimidations, harcèlement sexuel et dérégulation des heures supplémentaires, sont au centre des accusations lancées contre la marque allemande par le CCC. L’organisme pointe en outre que les paies des ouvriers turcs en 2013 (326 euros) sont en dessous du seuil de pauvreté (401 euros) et loin du seuil de subsistance (890 euros).

Une pétition est désormais lancée pour pousser Hugo Boss à se détourner de ces pratiques. Document dans lequel CCC détaille ses allégations contre la marque allemande.

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« Le Made in Europe devrait impliquer que les travailleurs échappent à la pauvreté et n’ont pas peur d’adhérer à un syndicat », déplore Bettina Musiolek, porte-parole de CCC. « Au contraire, le Made in Europe crée de la pauvreté et empêche les gens d’exercer leur liberté politique. Hugo Boss peut et doit s’élever contre ces violations flagrantes. Un vrai patron verse un salaire de subsistance. »

Quelque 20 % des produits Hugo Boss sont fabriqués dans les usines détenues en propre par Hugo Boss. Son plus gros site de production est installé à Izmir en Turquie, et se verra offrir en 2015 une extension. Notamment pour reprendre à son compte les productions précédemment menées par l'usine de Cleveland, destinée à fermer dans le semestre.
 
Cette prise de position de CCC intervient au moment où Hugo Boss dévoile ses résultats 2014, et revoit à la baisse ses objectifs 2015, tablant désormais sur une hausse de 5 % des ventes par rapport aux 2,57 milliards d’euros générés en 2014.