AFP
4 mars 2008
Contrefaçon : PDG et responsables crient au danger pour les consommateurs
AFP
4 mars 2008
NEW YORK, 3 mars 2008 (AFP) - Des médicaments qui tuent aux pièces détachées défectueuses, la contrefaçon fait courir des dangers croissants aux consommateurs, ont déclaré lundi 3 mars à New York dirigeants de multinationales et responsables de la Chambre Internationale de commerce (ICC), assurant vouloir achever la rédaction d'un traité international en 2008.
Il est urgent d'impliquer les consommateurs dans la lutte contre ce fléau mondial, ont affirmé les participants à la conférence annuelle du BASCAP (Action contre la contrefaçon et la piraterie), une émanation de l'ICC créée en 2004, et qui travaille depuis à l'élaboration d'un traité qui sera ensuite soumis à la ratification des Etats.
Au cours d'une conférence de presse, les membres du BASCAP présents ont brossé un tableau accablant de la situation mondiale dans un secteur où le crime organisé est de plus en plus présent. Sans citer les habituelles montres Rolex ou sacs Vuitton vendus dans les ruelles des capitales du tourisme, ils se sont attachés à montrer que la contrefaçon mettait en danger la santé et la sécurité des consommateurs.
"Tous les produits sont aujourd'hui contrefaits", a souligné Michel Danet, Secrétaire général de l'Organisation mondiale des douanes. "Les bougies sont contrefaites, les roses sont contrefaites, le sang est contrefait, les fruits, les hublots d'avion sont contrefaits, la piraterie n'épargne plus aucun secteur", a-t-il énuméré.
Au Maroc, en Tunisie, "90 % des pièces détachées sont contrefaites, et les accidents de la circulation augmentent : ce sont des freins neufs qui lâchent, des essieux qui craquent, alors que la prévention routière s'améliore", a alerté le responsable.
"Nous devons protéger les consommateurs, éduquer les gens partout dans le monde", a-t-il ajouté, reconnaissant la nécessité d'amener des pays comme la Chine et l'Inde, qui n'étaient pas représentés lundi, à reconnaitre l'ampleur et l'acuité du problème et prendre part à l'action.
Très souvent, les victimes sont les pauvres de ces pays, qui cèdent à la tentation d'acheter du lait en poudre contrefait pour leurs enfants ou des médicaments à bas prix.
"Des dizaines de personnes meurent pour avoir pris des faux remèdes contre le paludisme", ont dit Andreas Fibig, responsable du groupe pharmaceutique américain Pfizer, et Jean-François Dehecq, PDG du groupe pharmaceutique français Sanofi-Aventis.
La très grande majorité des marchandises saisies proviennent de Chine, d'Inde ou de Russie, mais d'autres pays comme la Malaisie ou les Philippines s'y mettent.
De tous les pays champions de la contrefaçon, seule la Russie était représentée par David Iakobachvili, PDG de WBD, une entreprise agro-alimentaire russe, activement engagé dans la lutte pour la défense des marques.
Les participants sont convenus d'accélérer la mise en place d'un traité. La représentante américaine au commerce Susan Schwab, qui participait aux travaux du panel mais n'était pas présente à la conférence de presse, "souhaite que le projet de traité soit terminé en 2008", a indiqué Bob Wright, vide-président de General Electric et co-président du BASCAP avec Jean-René Fourtou, président du Conseil de surveillance du groupe diversifié Vivendi.
"Et dans la perspective des Jeux Olympiques de l'été 2008 à Pékin, nous allons nous livrer à un exercice de sensibilisation, de construction progressive des relations" avec la Chine sur ce sujet, a ajouté M. Danet.
Par Paola MESSANA
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