Auteur :
Emilie Kremer
Emilie Kremer
Publié le
27 août 2008
27 août 2008
Coton ouzbek : les États-Unis se révoltent face au travail forcé des enfants
Auteur :
Emilie Kremer
Emilie Kremer
Publié le
27 août 2008
27 août 2008
Certains distributeurs britanniques se sont fermement opposés au travail des enfants pour la récolte du coton ouzbek. Les enseignes de prêt-à-porter américaines leur ont emboîté le pas. La National Retail Federation (NRF) rejointe par d’autres associations professionnelles représentant les détaillants et l’habillement aux Etats-Unis ont écrit une lettre au gouvernement ouzbek pour que leur pays stoppe son recours hélas trop répandu à une main-d’œuvre en bas âge dans les champs de coton.
Champ de coton |
La menace d’un boycott plane sur l’Ouzbékistan. Tournant le dos à l’Ouzbékistan, les Etats-Unis pourraient en effet l’imputer d’un commerce plus que lucratif qui représente à ce jour 20 % de ses exportations et 15 % de son PIB. D’autant que les membres ayant adressé de vifs griefs à ce pays du continent asiatique représenteraient 90 % des marchandises fabriquées à partir de coton.
Dans la lettre en question, la NRF et les autres fédérations – parmi lesquelles la fédération américaine de l’habillement et de la chaussure (American Apparel & Footwear Association ou AAFA) et l’U.S. Association of Importers of Textiles and Apparel – s’adressent directement au président de la république Islam Abduganievich Karimov. Ensemble, elles affirment que « de toute évidence, le cadre juridique contre le recours au travail des enfants existe en Ouzbékistan […]. En dépit de ce fait, ils persistent à employer systématiquement la main-d’œuvre infantile dans les champs de coton d'Ouzbékistan. »
Dans la ligne de mire d’une industrie révoltée, le gouvernement ouzbek a été exhorté à « prendre des mesures décisives et immédiates pour mettre fin » à ce comportement en violation des normes de travail et des droits de l’enfance jugé comme « tout à fait inacceptable ».
Une polémique qui ne fait pas pour autant oublier aux plaignants que d’autres situations quasi-similaires sévissent de par le monde : « Tandis que les efforts sont aujourd’hui axés sur l'Ouzbékistan, les détaillants des États-Unis veulent également souligner que nos principes s'appliquent partout où vêtements ou textiles sont fabriqués sur le globe, déclare Tracy Mullin, le président de la NRF dont la signature s’appose au bas de la lettre. Nous affirmons depuis plus d'une décennie que des vêtements fabriqués dans des ateliers clandestins ne sont pas à notre goût. Cela est toujours d’actualité, et cela s’applique lorsque nous parlons d'un champ de coton en Ouzbékistan, une usine en Asie de l'Est ou ici aux États-Unis. »
Et l’Ouzbékistan n’a pas été le seul à avoir été apostrophé puisque les acteurs nord-américains de l’habillement ont aussi contacté Condoleezza Rice, la secrétaire d’Etat américaine, et Juan Somavia, directeur général du Bureau international du travail. De quoi, on l’espère, faire réagir le troisième exportateur mondial derrière les Etats-Unis et l’Afrique Sub-saharienne.
Lire la lettre adressée à Islam Abduganievich Karimov, le président de la République ouzbek : www.nrf.com/modules.php?name=Documents&op=showlivedoc&sp_id=1763
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