PARIS, 3 mars 2007 (AFP) - Poupée de porcelaine en robe imprimée à fleurs, cocotte aux bijoux voyants, garçonne à béret, ondine en longue robe arachnéenne : la femme aura de multiples visages l'hiver prochain, au vu de la collection de prêt-à-porter présentée samedi 3 mars au soir à Paris par John Galliano.

John Galliano lors de son défilé le 3 mars à Paris - Photo : François Guillot/AFP

Accueillis par un paysan d'autrefois assis sur des bottes de foin en compagnie de ses chiens, les invités ont découvert au Carreau du Temple (IIIe) un univers surréaliste et enchanteur, relevant d'une garden party, d'un cabinet de curiosités, d'une ferme...

Au son de "Paname" ou de "La vie en rose" joués à l'accordéon, ils ont déambulé entre des tables chargées de chandeliers allumés et d'une multiplicité d'objets --pommes de terre étalées sur de la mousse, vache de bronze, vieux téléphone, formes en bois... Des fougères et des palmiers jaillissent de vases anciens, des cartes à jouer sont éparses sur le sol, un squelette est coiffé d'un béret.

Défilé John Galliano le 3 mars à Paris Photo : François Guillot/AFP

Une garçonne en costume cravate attablée à un guéridon déguste un verre de vin, une dame à capeline noire mange des chocolats dans une carriole, une grosse femme pèle des pommes de terre et lance, rigolarde "je crois que la patate va redevenir à la mode", deux hommes dont l'un en costume de marin devisent dans un lit, un maître d'hôtel se fraie un passage avec un plateau chargé de macarons --interdit d'y toucher, ils font partie du décor.

Les invités ont abondamment mitraillé cet environnement surprenant avec leur téléphone portable avant le début du défilé.

Défilé John Galliano le 3 mars à Paris Photo : François Guillot/AFP

Dans une exubérance de mousseline, de velours, de volants, de broderies, se succèdent alors des femmes au charme à la fois théâtral et un peu suranné, en courtes robes à superpositions de volants, court manteau rouge sombre à application de fleurs en pétales de tissu, robe de mousseline et velours, capes de fourrure rouge petites comme des liseuses.

Un pouf semble modifier une silhouette, un col de mousseline marron se feuillette généreusement, des rayures de dentelle et de fourrure ornent une robe taille Empire, de tout petits boutons s'alignent dans un dos.

Défilé John Galliano le 3 mars à Paris Photo : François Guillot/AFP

De longues robes noires sont rebrodées de cristaux, s'allègent encore avec des incrustations de dentelles, se portent avec un béret d'aspect vinyle noir sur carré à la Louise Brooks. Des jupes de dentelle transparente s'accompagnent d'une veste cintrée noire, une badine sous le bras.

"Les créatures à quatre pattes sont bienvenues" au défilé, précisait le carton d'invitation.