Depuis huit mois, Adel Ghommid assure la direction du développement commercial du volet chaussures de Desigual sur la France. La marque espagnole mise beaucoup sur ce nouvel axe et, comme nous vous l’annoncions hier, teste à Paris un premier concept de boutique dédiée à la chaussure et à l’accessoire. Ouverte depuis le 23 février, celle-ci se trouve 137 rue du Faubourg Saint-Antoine et propose la première collection colorée de Desigual ainsi que des accessoires. Le dirigeant revient sur le choix de lancer cette boutique en partenariat avec SMC, spécialiste de la chaussure sur Paris, et sur l'offre de Desigual dans l’univers de la chaussure.

FashionMag: Desigual est une marque espagnole. Les lancements, comme le nouveau concept de boutique-showroom dévoilé en janvier, se font en général à Barcelone. Pourquoi avoir décidé de lancer cette boutique à Paris et avec un partenaire ?
Adel Ghommid: Tout d’abord, ce partenariat est vraiment quelque chose d’exceptionnel pour Desigual. L’idée n’est pas du tout de développer la franchise ou les partenariats pour les ouvertures de boutiques. La marque conserve son développement en succursales. Par contre, nous avons opté pour ce partenariat car nous nous connaissions depuis longtemps avec Stéphane Mordowiscz de SMC. C’était l’opportunité d’aller très vite et d’avoir un outil pour comprendre notre première collection de chaussures et nous aider à développer le produit et le concept.

Desigual affiche son design coloré dans ses modèles de chaussures - Photos Desigual

FM: Mais cette boutique est-elle la première avant d’autres ouvertures ou s’agit-il d’un test ?
AG: C’est un vrai test. Nous avons vraiment besoin de glaner des éléments de compréhension pour le merchandising, le positionnement prix, etc. afin d’en ressortir un vrai business model. La chaussure est un axe fort avec une unité dédiée depuis un an. Notre métier de base c’est le textile et les règles ne sont pas les mêmes dans la chaussure. Ce magasin nous permet de faire connaissance avec ces pratiques.

FM: Quel univers avez-vous développé ?
AG: Comme souvent chez Desigual le feeling a eu une part importante et cela correspond aussi aux inspirations du fondateur Thomas Meyer. Nous avons travaillé à partir de l’ambiance du nouveau showroom boutique de Barcelone. Le plafond est recouvert de bouteilles en verre colorées, le sol est un parquet, le mobilier est très fourni avec des pièces chinées.

FM: En termes d’offre retrouve-t-on l’ensemble de la collection ?
AG: La collection était très large avec 70-75 références. Dans la boutique une quarantaine sont présentées et il va y avoir une première injection avec des sandales. D’ici une dizaine de jours il y a aussi l’arrivée de notre ligne Desigual réalisée par Monsieur Christian Lacroix qui va apporter une offre plus stylisée. Les accessoires, qui réalisent de très belles performances devraient aussi représenter une part importante de l’activité.

FM: Et combien de temps vous donnez-vous pour valider ce concept ?
AG: Nous avons un an devant nous. Sur les six premiers mois nous avons envie de comprendre quel peut être le fonctionnement de la boutique. Aujourd’hui, dès l’entrée il y a une grande table avec beaucoup de décoration dessus. Mais il y a d’ailleurs peut-être un peu trop de déco, il faut que l’on voit les chaussures et pas la vaisselle. Les équipes de merchandising vont revenir régulièrement pour voir toutes ces questions. Les six prochains mois doivent permettre d’adopter et tester le modèle le plus pertinent.

FM: Mais la collection n’est pas seulement disponible dans cette boutique...
AG: Non, elle est distribuée dans nos magasins et dans la vingtaine de Galeries Lafayette où nous sommes présents. Nous avons aussi des partenaires multimarques. Aujourd’hui 25% de notre réseau de détaillants textile travaillent l’offre et nous sommes aussi entrés chez les chausseurs.

FM: Pensez-vous développer votre proposition ?
AG: Il y a une véritable interrogation sur le masculin et l'enfant. Les opportunités existent, mais selon les pays les marchés ne sont pas les mêmes. C'est encore un peu tôt pour ces développements.