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11 avr. 2018
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Dreadlocks, coiffes indiennes... Ces "emprunts" culturels qui ne passent plus

Par
AFP
Publié le
11 avr. 2018

Paris, 11 avril 2018 (AFP) - Le cinéaste Wes Anderson mis en cause pour sa vision fantasmée du Japon dans L'île aux chiens ou le chanteur Bruno Mars accusé de spolier la culture noire... Le concept d'« appropriation culturelle » fait rage sur les réseaux sociaux, mettant la pression sur les artistes et les marques. Faut-il y voir une dérive du politiquement correct ou une revendication plus profonde ?


Une mannequin porte un voile lors du défilé automne-hiver Gucci 2018-2019 le 21 février 2018, à Milan. - AFP/Filippo MONTEFORTE


Pas une semaine sans sa polémique autour d'emprunts culturels: des turbans portés par des mannequins chez Gucci, dénoncés par la communauté sikh, à l'album des Rolling Stones en hommage au blues en passant par les coiffes indiennes arborées lors de défilés Victoria's Secret. Ce qu'on leur reproche: faire de la récupération avec une culture qui n'est pas la leur, sans autorisation et en négligeant la dimension parfois symbolique des choses.

Le sujet est devenu si sensible outre-Atlantique que nombre d'artistes mis en cause pour appropriation culturelle optent pour des excuses publiques. Lors d'une interview l'été dernier, la chanteuse Katy Perry fit acte de contrition pour avoir porté des tresses africaines dans un clip, avant d'évoquer ses « privilèges de blanche » face à un représentant du mouvement de défense des Noirs « Black Lives Matter ».

Une situation impensable il y a encore quelques années où les stars de la pop n'hésitaient pas à se grimer et multipliaient les « hommages », sans polémique. « Les Romains ont copié les Grecs et les sociétés de par le monde se sont toujours inspirées les unes des autres. Il n'y a pas de mal à cela », estime l'anthropologue George Nicholas, de l'université Simon Fraser au Canada.

Rapport de forces

Ce qui pose problème à cet archéologue de formation est la marchandisation de spécificités culturelles des Améridiens et d'autres communautés indigènes, menaçant leur authenticité et leur mode de vie.

Né dans les années 1990 dans le milieu universitaire, le concept anglo-saxon d'appropriation culturelle découle de la pensée post-colonialiste. Il s'est propagé avec les réseaux sociaux, qui ont accentué sa dimension revendicative. Car appropriation culturelle rime avec demande de réparation et s'inscrit dans un rapport de forces entre culture dominante (principalement blanche) et culture minoritaire. « Les peuples autochtones ou groupes minoritaires dénoncent ceux qui s'attribuent des éléments étrangers à leur culture sans avoir eu à en payer le coût social et historique », résume l'ethnologue française Monique Jeudy-Ballini.

Quand la communauté noire dénonce des artistes empruntant à la culture afro-américaine, elle pointe la faible présence de mannequins noirs sur les podiums. Quand des aborigènes s'indignent de la commercialisation d'un boomerang par Chanel, ils rappellent que leur culture a longtemps été dénigrée.

Danger de ce débat : la ghettoïsation, avec des artistes à qui on interdirait de traiter d'une autre culture. La réalisatrice Kathryn Bigelow fut ainsi critiquée pour son film Detroit sur les violences policières contre les noirs dans les années 1960. « Suis-je la mieux placée pour raconter cette histoire ? Certainement pas. Mais j'ai pu le faire », avait répliqué la cinéaste oscarisée.

Créativité plutôt que copie

« Vouloir que chaque culture, aussi minoritaire soit-elle, reste une unité close, refusant tout métissage, est dangereux », plaide Monique Jeudy-Ballini, qui prône « l'information et les débats » face aux « interdits et aux stéréotypes ».

Toutefois, il n'est pas toujours simple de faire la part des choses entre appropriation et hommage. « La clé ultime de l'appropriation culturelle positive n'est pas la copie servile, mais la créativité », estime Susan Scafidi, directrice du Fashion Law Institute, organisme de conseil juridique dans le secteur de la mode basé à New York.

Pour cette spécialiste de la propriété intellectuelle, il convient de s'interroger sur l'origine d'un emprunt culturel (la communauté concernée), le sens de l'emprunt (est-ce un objet sacré ?) et les similitudes entre l'original et l'objet qui s'en inspire. « Les artistes doivent aussi envisager des collaborations directes, y compris avec des artisans traditionnels », estime-t-elle.

Une ligne partagée par George Nicholas, auteur d'un guide à destination du monde de la mode (« Think before you appropriate ») et qui a conseillé des entreprises au Canada fabriquant des vêtements pour bébés et souhaitant reprendre des motifs indigènes sans blesser les communautés concernées. « Ce type de démarche volontaire suggère que beaucoup de gens souhaitent agir au mieux mais ne savent pas toujours comment faire », indique l'universitaire.

Par Aurélie Mayembo

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