Essilor et Luxottica peinent à rassurer la Commission européenne

Bruxelles, 20 sept 2017 (AFP) - Le numéro un mondial des verres ophtalmiques Essilor et l'italien Luxottica n'ont proposé aucune concession pour apaiser les inquiétudes de la Commission européenne qui examine leur projet de fusion, selon le site de l'exécutif européen mercredi.

En effet, la date butoir pour la Commission européenne pour dire si oui ou non elle lance une enquête approfondie sur ce rapprochement est toujours fixée au 26 septembre, selon son site.

Or, si les deux groupes avaient offert des remèdes (tels que des cessions d'activités, ou des engagements de comportements), cette date butoir aurait été repoussée de dix jours ouvrés, afin que la Commission européenne puisse les examiner.

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Si les doutes de l'exécutif européen sur les effets négatifs de cette fusion pour la concurrence dans l'UE ne sont pas dissipés, la Commission lancera une enquête approfondie, après son enquête préliminaire qui s'achève le 26 septembre.

Depuis l'annonce en janvier de leur intention de se marier, Essilor et Luxottica n'ont eu de cesse de souligner que s'agissant d'une « intégration verticale », entre deux activités parfaitement complémentaires, les verres et les montures, il n'y aurait que très peu de doublons, pour une qualité et un service meilleurs.

Cependant début septembre, la commissaire européenne de la Concurrence, Margrethe Vestager, avait estimé que même s'il s'agissait d'une intégration verticale, un examen minutieux était nécessaire étant donné la taille des deux groupes.

Essilor et Luxottica ont initialement prévu de finaliser leur fusion d'ici la fin de cette année, ou au tout début de 2018, en vue de créer le leader mondial intégré de l'optique, avec un chiffre d'affaires annuel de quelque 16 milliards d'euros et une capitalisation boursière de près de 50 milliards d'euros.

Sollicitée mercredi par l'AFP, une porte-parole d'Essilor n'a pas souhaité faire de commentaire.

« Il ne serait pas surprenant » que la Commission européenne décide de lancer une enquête approfondie sur cette fusion, vu les récents commentaires de Margrethe Vestager et le fait que l'autorité européenne de la Concurrence n'ait encore jamais travaillé sur le secteur de l'optique, selon une analyste du marché parisien interrogée mercredi par l'AFP.

« Il y a plein de choses qui peuvent coincer » aux yeux de la Commission, car les deux groupes ont de nombreux fournisseurs et clients, sur des segments distincts qui plus est, a ajouté l'analyste.

Un report du calendrier initial de la fusion en cas d'enquête approfondie « retarderait la mise en place des synergies et la construction du nouvel ensemble », a encore souligné cette source.

A la Bourse de Paris vers 12h15 (10h15 GMT), le titre Essilor était proche de l'équilibre (+0,09 % à 105,65 euros), comme le CAC 40 (+0,14 %), tandis qu'à Milan Luxottica prenait 0,15 %.