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19 juin 2017
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Fashion Week : le streetwear à l’italienne fait des étincelles à Milan

Publié le
19 juin 2017

Ils se rêvent tous en nouveau Gosha Rubchinskiy. Mais loin du style austère teinté d’esthétique post-soviétique du designer russe, ils prônent un streetwear plus fun et ensoleillé, voire avec une touche sartoriale pour certains. Telle est la philosophie de Malibu 1992, Palm Angels et GCDS. Trois labels made in Italy, nouveaux venus sur les podiums milanais, qui ont animé le dernier jour de la Fashion Week lombarde avec, chacun, une collection mixte homme et femme.

Les premiers pas de GCDS sur les podiums milanais - FashionNetwork.com (ph DM)


GCDS a ouvert la danse, lundi matin, avec une garde-robe estivale fraîche et énergique, mêlant survêtements aux couleurs acidulées (vert pomme, rose, jaune) et tenues pour la plage (bermudas, t-shirts, sweaters, coupe-vent) aux teintes plus classiques (rouge, marine, blanc).

Sans oublier une multitude d’accessoires : sac à dos, sacs-bracelets, lunettes, claquettes de natation, bobs et autres casquettes, etc. Le nom est l’acronyme de « God Can’t Destroy Streetwear ». 

« Nous avons lancé la marque en 2015, mais c’est la toute première fois que nous défilons. Nous sommes nés sur la Toile. C’est un projet viral qui, grâce au soutien de copines blogueuses telles que Chiara Ferragni (présente au défilé) et quelques célébrités, s'est constitué une communauté. Un groupe des fidèle, qui nous a suivi ces cinq saisons en ne cessant de grandir. Les ventes se sont ainsi envolées, atteignant aujourd’hui 5 millions d’euros », raconte Giuliano Calza (28 ans), qui s’est lancé dans l’aventure avec son frère Giordano (32 ans) et avec Matteo Carraturo (25 ans), autre designer du groupe.

Giuliano Calza, le designer de GCDS en backstage - FashionNetwork.com (photo DM)


Le jeune homme a pas mal bourlingué avant de prendre pieds dans la mode. Après des études en relations internationales à Naples, sa ville natale, il obtient une bourse  pour étudier un an à l’université pour étrangers de Shanghai.

Il enchaîne avec des études de marketing et communication à la prestigieuse université milanaise Bocconi, puis travaille au bureau de presse de Blumarine et s’occupe de la communication numérique de différentes marques. Après trois ans passés à nouveau en Chine pour gérer l’image de la chaîne de restaurants Mylk, il rentre en Italie et se lance dans la mode.

« GCDS est un streetwear moderne très différent de celui dark en vogue actuellement. Un peu plus à l’italienne avec une touche ironique », poursuit le Napolitain, qui aime revisiter chaque saison le logo de sa marque et jouer avec les jeux de mots, tel le « sea riously » mis en avant dans cette dernière collection. Tout est produit en Italie.

Un look de la marque de Francesco Ragazzi - Palm Angels


Les deux autres marques, qui ont fait leurs débuts sur les podiums la saison dernière, défilaient dans l’après-midi. Palm Angels a été lancée en janvier 2015 et compte déjà plus de 165 points de vente multimarques dans le monde, entre Asie, Etats-Unis et Europe, dont Colette et les Galeries Lafayette en France.

Ses pantalons amples multi-poches, ses ensembles en nylon, ses longues sangles en guise de ceinture ou encore ses capuches avec col montant façon passe-montagne viennent tout droit du monde des skateurs, dont s’inspire la marque.

Plus exactement des skateurs de Los Angeles, que Francesco Ragazzi (32 ans), qui soigne par ailleurs l’image de Moncler en tant que directeur artistique et est également photographe, a pris en photo et qu'il a publié dans le livre Palm Angels en 2014, y captant toute l'atmosphère de la Californie et sa lumière dorée.

Malibu 1992, printemps-été 2018 - milanomodauomo.it


« Je suis un Américain transposé en Italie », sourit ce Milanais, dont le cœur est resté outre-Atlantique. « J’ai voulu réinterpréter la culture américaine avec ma propre vision, en partant du sportswear Ivy League (en référence à l’élite des universités américaines) pour arriver au monde du travail », résume le designer, qui a fondé son label avec l’entrepreneur Davide De Giglio, comptant dans son écurie aussi Off-White et Marcelo Burlon.

Le créateur de Malibu 1992 est lui obsédé par l’imagerie californienne des années clubbing et « aimerait revenir à l’énergie de cette époque des années 1990 ». Dorian Gray, nom de scène du DJ Dorian Stefano Tarantini (35 ans), a longtemps mis en musique les défilés et fait danser les fêtards sur la house music.

C’est cette ambiance ainsi que l’esthétique de la vie nocturne qu’il essaie de transposer dans une collection aux contours nets avec des détails précis, un sens certain de la coupe et une vision très graphique.
 
« J’ai déjà une activité musicale et j’ai créé en 2015 ma société de mode. C’est un sportswear sartorial avec des tissus techniques. Tout est fabriqué en Toscane, certaines pièces sont artisanales », indique-t-il.

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