PARIS, 13 nov 2005 (AFP) - Une trentaine de vendeurs en grève de l'enseigne de distribution de chaussures de sport Foot Locker ont manifesté samedi devant un magasin parisien proche des Halles (1er arr) pour dénoncer "management au stress", "sous-effectifs" et "heures supplémentaires non payées", a constaté l'AFP.

Devanture Foot Locker

Un représentant de la direction a indiqué, sans être en mesure de fournir de chiffres, que cette journée de grève, la "première en Europe" pour Foot Locker, touchait d'autres magasins, sur les 82 de l'enseigne en France, sans toutefois perturber leur activité.

"On en a marre de la pression constante de la direction pour atteindre des objectifs non contractuels, on nous bourre le crâne et s'ils ne sont pas atteints on est mis à l'écart, muté loin ou forcé à démissionner", a expliqué à l'AFP Lionnel Patron, délégué CGT, dont le syndicat appelait à la grève.

Un tract distribué aux clients dénonçait notamment des "pressions", des "sous-effectifs permanents", des "discriminations", des "heures supplémentaires non payées", et des "mutations et licenciements abusifs".

Les grévistes, employés de ce magasin mais aussi d'une demi-douzaine d'autres situés ailleurs dans Paris et à la périphérie, ont rapporté à l'AFP être "évalués toutes les 30 minutes" par leurs "managers", qui exigent qu'ils "forcent un client sur deux à repartir avec plusieurs achats, et si possible avec une semelle Spenco", produit qui génère de "fortes marges", selon eux.

Selon Raf Lamberts, DRH Europe de Foot Locker, "tous les employés sont suivis, depuis l'accueil du client, pour un bon déroulement de la vente, comme partout dans la grande distribution".

"C'est de l'esclavage moderne, ici", s'est exclamé Kamel, 25 ans, "on est vendeurs, mais on nous fait faire la sécurité, la plomberie et la peinture".

"On ne veut que des gens souples et malléables qui, quand ils ont fini 17 heures, restent jusqu'à 22 heures sans être payés plus", a renchéri un autre.

L'enseigne américaine, qui distribue des chaussures de sport à la mode auprès d'une clientèle très jeune, emploie environ 5.000 salariés dans toute l'Europe, dont environ 900 en France.