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24 avr. 2009
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Guerre des prix dans le prêt-à-porter espagnol pour contrer la crise

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AFP
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24 avr. 2009

MADRID, 24 avr 2009 (AFP) - Prix spéciaux, réductions : Zara et la plupart des autres grandes chaînes espagnoles d'habillement se livrent une féroce guerre des prix pour contrer la chute de leurs ventes, en plein marasme économique.


© Inditex

Les soldes d'été ne commenceront pas avant fin juin en Espagne. Mais depuis quelques semaines, fleurissent sur les vitrines des affiches annonçant des réductions allant jusqu'à 50 %.

C'est le cas des magasins de prêt-à-porter pour jeunes Sfera, ouverts par le leader des grands magasins en Espagne Corte Inglés, pour concurrencer le géant Zara. Sur les vitrines de la boutique Sfera de la Gran Via madrilène, en plein coeur commercial de la capitale, de grands autocollants colorés proclament "- 30 %, réductions stratosphériques, du 17 au 30 avril".

Même chanson quelques mètres plus loin chez Springfield, filiale du numéro trois espagnol de l'habillement, Cortefiel, qui annonce "- 50 % sur tous les vêtements à manches longues, du 13 au 27 avril".

"Ces réductions font partie de notre stratégie face à la crise. Ce sont des sortes de soldes de mi-saison qui se révèlent très efficaces", explique à l'AFP Ignacio Sierra, directeur de Cortefiel.

"En période de crise, les réductions, les promotions, sont ce qui fonctionne le mieux pour stimuler la demande. Elles attirent l'attention des clients, qui ont l'impression de faire une affaire", souligne Borja Oria, président d'Acotex, l'organisation patronale du secteur textile en Espagne.

Ces réductions sont "parfaitement légales" car elle "ne concernent que certains produits et sur une courte durée", explique-t-il à l'AFP, assurant qu'il ne s'agit pas là de "soldes masqués" en dehors des deux périodes prévues par la loi, l'une en début d'année et l'autre en été.

Car le secteur "comme tous les autres, est touché par la crise, avec des ventes en baisse de 15 % au premier trimestre par rapport à l'an dernier, selon des chiffres provisoires", ajoute M. Oria.

D'après lui, les marques de prêt-à-porter font face à un double problème : "le manque de liquidités, les banques ayant fermé le robinet du crédit, et la baisse de la consommation", particulièrement accentuée, dans l'un des pays européens les plus touchés par la crise, avec un taux de chômage dépassant 15 %, le plus élevé de la zone euro.

"Grâce à ces promotions, les marques écoulent des produits qui ont du mal à se vendre, n'accumulent pas de stocks et obtiennent des liquidités nécessaires pour payer les loyers, les salaires des employés", explique M. Oria.

Chez Zara, marque phare du géant mondial Inditex, la stratégie est plus voilée : pas d'affiches, pas de réclames mais une nouvelle gamme, baptisée "Special price" (prix spécial, ndlr), qui s'est discrètement glissée ces dernières semaines dans les rayons de ses magasins à travers le monde.

Dans la section femmes, des tee-shirt bariolés à 7,90 euros côtoient des shorts en coton à 5,90 euros. La particularité de ces produits ? "Ils sont moins chers", répond mécaniquement une vendeuse du magasin de Gran Via.

Mais "il ne s'agit pas d'une stratégie spécifique" face à la crise, se défend un représentant du groupe galicien interrogé par l'AFP, "simplement d'une nouvelle gamme pour laquelle nous avons tout particulièrement soigné le rapport qualité-prix, avec des produits distingués par une l'étiquette Special price afin d'orienter le client".

Et la guerre n'est par finie. En allant sur le site internet de la chaîne d'habillement Blanco, les clients peuvent imprimer jusqu'au 30 avril des coupons de réduction de 10 % applicables à tous les vêtements.

Par Virginie GROGNOU

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