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1 oct. 2015
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H&M, au coeur d'une nouvelle polémique sur la sécurité des ouvriers selon un nouveau rapport, se défend

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1 oct. 2015

Le géant suédois de l'habillement H&M ne respecterait pas son engagement d'assurer la sécurité des ouvriers dans les usines de ses fournisseurs au Bangladesh, a accusé jeudi un collectif d'associations françaises.


Une enseigne H&M - FashionMag


Ce rapport de la « Clean clothes campaign », relayé par sa branche française Ethique sur l'étiquette, fait état des manquements d'H&M (Hennes & Mauritz) quant à son obligation, établie dans le cadre de l'accord signé en 2013, d'améliorer la sécurité chez ses fournisseurs au Bangladesh, théâtre du plus grave accident industriel de l'histoire du secteur. L'effondrement du Rana Plaza le 24 avril 2013 s'était soldé par 1.138 morts et 2.000 blessés.

Selon le rapport, les fournisseurs de l'enseigne d'habillement, premier acheteur au Bangladesh, n'ont pas respecté les délais pour procéder aux réparations garantissant l'évacuation des ouvriers en toute sécurité en cas d'incendie ou d'accident: installation de portes coupe-feu, accès aux issues de secours ou sécurisation des escaliers, relève ce rapport.

En 2010, 21 ouvriers étaient décédés dans l'incendie de l'usine sous-traitante d'H&M Garib & Garib, privée d'issues de secours conformes.

Le groupe H&M de son côté assure qu'il tient son engagement d'assurer la sécurité des ouvriers dans les usines de ses fournisseurs
 
"La sécurité des ouvriers qui travaillent dans les usines de nos fournisseurs est primordiale et nous nous en assurons au quotidien grâce aux équipes sur place. Nous avons été la première entreprise à signer l'Accord pour la sécurité des bâtiments et incendie au Bangladesh en mai 2013. Cet engagement fort est pour H&M une avancée essentielle dans le programme et la stratégie de développement durable engagés depuis de nombreuses années déjà", explique l'enseigne.

Et de préciser: "Nous travaillons avec 300 usines au Bangladesh.  Soixante pour cent d’entre elles, notamment celles pour qui nous sommes le principal donneur d’ordre, ont déjà accompli l’essentiel des mises aux normes exigées; pour les autres usines cela est en cours ; chacune est suivie et accompagnée par notre équipe locale d’auditeurs".
 
Le distributeur souligne toutefois que  l'accord connaît des retards dans le processus de réhabilitation initialement prévu. "Nous déplorons ces retards mais il est primordial que les améliorations soient prises en accord avec les normes définies entre le gouvernement du Bangladesh et de l'Accord. Le matériel technique nécessaire, par exemple des portes coupe-feu ou des extincteurs automatiques d’eau, doit être importé avec les délais que cela implique, insiste H&M. Si de réels progrès ont été accomplis en 2 ans, toutes les usines ne peuvent pas ou n’ont pas les capacités de se rénover au même rythme ".
 
H&M insiste sur son accompagnement concret de ses fournisseurs dans l’amélioration et la modernisation de leurs installations de production pour répondre aux normes internationales. "Notre équipe de 600 personnes présentes au Bangladesh mène quotidiennement des audits chez nos fournisseurs afin de s’assurer que les normes de sécurité sont respectées. L'industrie textile du Bangladesh se transforme, de manière positive et importante. Beaucoup de choses ont été réalisées, et nous sommes conscients qu’il reste beaucoup à faire", admet le groupe suédois.

Le Collectif Ethique sur l'étiquette souligne de son côté que, sans l'instauration d'une responsabilité juridique d'un donneur d'ordre vis-à-vis de sa chaîne de sous-traitance, l'accès des victimes à la réparation demeure quasi impossible.

Jean-Paul Leroy (avec AFP)

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