Haute Couture : Hyun Mi Nielsen, un nouveau nom prometteur

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
26 janv. 2017

Vêtue d’une robe corset en mousseline blanche recouverte d’une tunique transparente aux manches infinies, chaussée de rangers, une jeune fille boude, assise sur un lit défait. Cœur brisé ? Mélancolie ? Le ton est donné, renforcé par une musique sombre qui accueille les mannequins marchant au ralenti, comme figées dans leurs pensées. Pour son tout premier défilé, le label Hyun Mi Nielsen, membre invité de la Semaine de la Haute Couture à Paris, a marqué les esprits dans la journée de clôture, jeudi.

 
Les cheveux coupés ras ou portés longs et dénoués, un ruban noir autour du cou, les jeunes femmes au visage tourmenté sont traversées d’inquiétantes ombres colorées, tache bleue sur une oreille, bouche noircie, visage masqué, bout des doigts rouge comme ensanglantés… Elles revêtent des habits comme sculptés sur elles.
 
Prenant la forme du corps comme cette robe moulante en cuir noir ajourée ou ces robes-nuage en tulle gonflées au gré des superpositions et jeux de volants fabriqués à partir de bandes d’organza effilochées pour un effet plume. Des manteaux, vestes ou pantalons en cuir se parent d’applications en peau dans des tons contrastés simulant des broderies.

Publicités

« C’est une collection très personnelle, où j’exprime ma propre voix. Elle correspond à un moment triste de ma vie après un licenciement, où je me suis remise en question », explique à FashionNetwork la créatrice Christine Hyun Mi Nielsen, qui a créé sa maison pas plus tard qu’en juillet 2016 pour intégrer le calendrier de la haute couture six mois plus tard !
 
Coréenne d’origine, la styliste âgée de 40 ans, qui a grandi au Danemark, à Copenhague, avec sa famille adoptive, n’est pas une débutante. Depuis toujours passionnée de mode, après avoir fréquenté une école de design danoise, elle s’est formée à Londres, où elle a étudié au Royal College of Art and Design. Très vite, elle se fraye un chemin dans les grandes maisons.
 

Elle a notamment œuvré chez Burberry, puis comme responsable Design pour la Femme chez Alexander McQueen à Londres et plus récemment comme directrice de studio prêt-à-porter Femme chez Balenciaga et Givenchy, avant de décider de prendre son envol en solo.
 
« J’adore créer avec mes mains, la sensation du touché, façonner les vêtements à partir de la matière. J’aime instaurer un dialogue avec le tissu », confie la jeune femme, qui a installé son studio à Paris.