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22 juil. 2016
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Henri Topiol (Montefiore Investment) : "La preuve du succès d'Isabel Marant est déjà faite !"

Publié le
22 juil. 2016

Isabel Marant était courtisée, elle a fini par trouver chaussure à son pied. La griffe éponyme parisienne vient en effet de céder son contrôle au fonds Montefiore Investment. Nouveau maître à bord, le fonds français a pris une participation de 51 %, qui s'ajoute à son actuel portefeuille comprenant Interflora, Voyageurs du Monde ou BVA notamment. Henri Topiol, le directeur de participations du fonds, répond aux questions de FashionMag Premium sur les raisons de ce nouvel investissement et ses conséquences immédiates.


Henri Topiol, directeur de participation - Montefiore Investment


FashionMag : Montefiore est un fonds peu connu dans l’univers de la mode, quel est son passé ?


Henri Topiol : Le fonds existe depuis 2005, il a pour particularité d’être spécialisé dans les prises de participation dans l’univers des PME de distribution et de services françaises, avec pour objectif d’en faire des champions européens. Comme nous nous intéressons à l’univers des services au sens large, la mode fait partie de nos centres d’intérêt. Nous avons regardé beaucoup d’affaires dans ce secteur, mais c’est en effet la première fois qu’un projet parvient jusqu’à sa concrétisation. C’est assez logique car notre équipe comprend beaucoup de profils tournés vers l’univers d’Isabel Marant (lui-même a officié chez LVMH et L Capital, ndlr).
 
FM : Ciblez-vous spécialement le segment créateur ou vous intéressez-vous au secteur habillement au sens large ? Pourquoi ce projet précis a-t-il abouti ?

HT : Les affaires de ce secteur sur lesquelles nous nous sommes penchés étaient très diverses, tous segments confondus. Mais c’est bien la première fois que nous avons été à ce point séduits par la force d’un projet et surtout des équipes de la marque qui le mènent. Outre l’atout indéniable qu’est la cote d’amour d’Isabel Marant partout dans le monde, parce qu’elle incarne l’élégance décontractée de la Parisienne, nous avons trouvé absolument remarquable l’équipe de management, qui a piloté un formidable développement.
 
FM : Va-t-il y avoir du changement parmi celle-ci ? Les trois associées restent-elles au capital ? Allez-vous annoncer des arrivées ?
 
HT : Nous avons pris 51 % du capital, Isabel, Sophie Duruflé et Nathalie Chemouny se partagent les 49 % restants et conservent une implication forte, pas seulement dans l’actionnariat, mais aussi dans l’exécutif bien sûr. Il n’y a pas d’arrivée majeure à annoncer tout de suite, mais il y aura un renforcement progressif à tous les niveaux, à la direction comme au studio, pour soutenir nos ambitions.
 
FM : Faut-il s’attendre à une nouvelle stratégie, un changement de cap ? Sur le plan de l’internationalisation ?


HT : Il n’y a pas de rupture à attendre dans le plan de route. La marque a déjà beaucoup de projets dans les cartons, elle a amorcé de nouveaux développements. Elle réalise déjà près de 85 % de son chiffre d’affaires (environ 150 millions d’euros) hors de France, avec une vraie notoriété aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Asie notamment. Cela ne fait que confirmer le potentiel et c’est un vrai atout économique en termes de diversification.  Nous arrivons au capital alors que la preuve du succès est déjà faite ! Il y aura de nouveaux territoires, mais aussi des nouvelles catégories, mais sur la base du socle déjà solide qui est celui de la marque.
 
FM : Où la griffe se positionne-t-elle vis-à-vis de la concurrence ? Après avoir démarré sur le haut de gamme, assume-t-elle un environnement plus luxe aujourd’hui ?

HT : Clairement, en termes de désirabilité et de créativité, la première ligne Isabel Marant se situe au niveau des créateurs, des Chloé et consorts, même si nous sommes assez sensiblement en dessous au niveau du prix et que nous devons le rester. La ligne Etoile de son côté est en dessous bien évidemment, mais très complémentaire. C’est le basique, le vestiaire du quotidien, quand la première ligne fournit des tenues plus exceptionnelles. D’ailleurs, le poids des deux lignes est très équilibré aujourd’hui, Etoile a donc toute sa place dans la stratégie à venir.

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