Matthieu Guinebault
8 déc. 2016
Inditex (Zara) : que vise la fronde des eurodéputés ?
Matthieu Guinebault
8 déc. 2016
Les députés écologistes européens publient un rapport de 29 pages ciblant le schéma d’optimisation fiscale mis en place par Inditex. A l’heure où le groupe espagnol rejette ces accusations, FashionNetwork s’est penché sur le fond de l’affaire.
Le document détaille avec force graphiques les différentes structures mises en place par Inditex, notamment aux Pays-Bas, en Irlande et en Suisse, permettant, selon les élus, d’échapper à au moins 585 millions d’euros de taxe sur la période 2011-14. Les eurodéputés pointent en outre la différence faite entre la branche retail, dont les marges n’excèdent pas les 5 %, et la branche non-retail, dont les profits vont de 20 % à 70 %. Une seconde branche dont les bureaux sont systématiquement installés dans les trois pays cités plus haut.
« Les taxes que les grandes entreprises peuvent éviter en opposant les systèmes d’imposition est un jeu de dés pipés. Les gagnants sont les entreprises elles-mêmes et les pays comme les Pays-Bas, Suisse et Irlande. Les perdants sont le reste des contribuables et les autres pays membres, contraints soit de compenser ces pertes, soit de couper dans leurs budgets », indiquent les élus, qui brandissent l’exemple d’Inditex pour appeler à une harmonisation des systèmes fiscaux européens.
Cette prise à parti d’Inditex intervient naturellement dans la suite des diverses affaires ayant touché les optimisations et évasions fiscales en Europe, d’Amazon écharpé par les parlementaires britanniques aux révélations des Luxleaks, Panama Papers et Footleaks. Les eurodéputés indiquent prendre Inditex comme exemple car son cas résumerait parfaitement l’ensemble des moyens utilisés par les entreprises européennes pour fuir les impôts dans l’Union européenne. Mais aussi pour sa taille conséquente et son aura internationale.
Sur l'exercice clos fin janvier, Inditex affichait une hausse de 15,4 % de son chiffre d'affaires, à 20 milliards d'euros. Une progression qui parvient à atteindre les 8,5 % à périmètre comparable. Son Ebitda se fixait sur le dernier exercice à 4,7 milliards d'euros. Le réseau du groupe, à travers Zara, Massimo Duti ou encore Bershka, totalisait alors 7 085 points de vente. L’an passé, l’entreprise indique avoir créé 15 800 emplois, dont 4 120 dans son pays d'origine.
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