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17 sept. 2013
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Italie : la grande déprime continue

Publié le
17 sept. 2013

L’Italie est encore dans le tunnel de la crise et les budgets des ménages sont plus que jamais sous pression. Tel est le constat, sans appel, dressé début septembre par Coop Italia, le leader de la grande distribution italienne lors de la présentation de son rapport annuel sur la consommation.

Le revenu réel disponible des ménages transalpins a diminué de 10% en dix ans, tandis que le taux de chômage, qui s’est élevé à 12% dans les premiers mois de 2013, a atteint son niveau record depuis 1977, souligne l’étude.

Dans ce contexte, les ventes de biens de grande consommation dans le secteur non alimentaire devraient encore chuter de 6,1% en 2014, après avoir reculé de 7,2% en 2013, selon ce rapport.

Photo : Apcom


Cette situation alarmante est confirmée par d’autres recherches. Selon le dernier indicateur de la consommation de Confcommercio, la confédération italienne des commerçants, les secteurs de l’habillement et de la chaussure ont enregistré une baisse des ventes, en volume, de 5,9% au 1er trimestre 2013 et de 2,3% au deuxième. Confcommercio note par ailleurs que le revenu disponible des ménages italiens est retourné à son niveau d’il y a 25 ans puisqu’il était de 1.033 euros en 1988, comme celui de 2013 (1.032 euros).

Même constat pour la Chambre de la mode italienne, qui a présenté récemment ses prévisions pour 2013 et début 2014. Alors que sur les cinq derniers trimestres le chiffre d’affaires de la filière du textile et de la mode a continué de croître sur les marchés étrangers «atteignant de nouveaux records historiques», il n’a cessé en revanche de s’effondrer sur le marché domestique.

«Au deuxième trimestre 2013, les ventes en Italie ont atteint leur niveau le plus bas depuis 13 ans, enregistrant une chute de 30% par rapport au niveau de 2000», écrit la Camera della Moda dans son rapport "Fashion Economic Trends" réalisé par Hermes Lab. «En termes réels, c’est-à-dire en excluant l’effet de l’inflation, le chiffre d’affaires de la filière mode sur le marché interne a été divisé par deux en 13 ans», conclut-elle.

«La situation est critique. Les ventes des soldes d’été ont enregistré une baisse d’environ 10% par rapport à l’an dernier. Et les perspectives pour la fin de l’année ne sont pas meilleures, notamment pour les biens de consommation qui ne sont pas de première nécessité, comme les secteurs de la chaussure et de l’habillement. Nous sommes en face d’une crise structurelle, liée au fort taux de chômage», analyse Giorgio Fiori, directeur de la Confcommercio d’Ascoli Piceno (Italie du centre).

Touché par la crise depuis quelques années, les commerçants italiens se sont adaptés. “Ce n’est pas une catastrophe, mais la situation est complexe. Le fait est que l’Italien aujourd’hui dépense beaucoup moins, et les boutiques qui ne sont pas situées dans les grandes villes et qui n’ont pas accès à la riche clientèle des touristes, sont en souffrance», résume Beppe Angiolini, président de l’association des acheteurs italiens.

«La grande crise, nous l’avons traversée vers la fin des années 1990. Depuis, nous nous sommes structurés en réduisant considérablement notre offre. Nous avons arrêté l’homme et la lingerie pour nous concentrer sur le prêt-à-porter féminin. Et surtout nous achetons beaucoup moins», explique la détaillante d’une petite boutique milanaise.

La consommation de biens de luxe devrait en revanche progresser de 2,5% en Italie en 2013, selon les prévisions d’Altagamma. Mais, comme le note Armando Branchini, le vice-président de cette association, qui réunit les entreprises du luxe transalpin, «notre marché interne n’est pas prêt de se reprendre, car il fera encore l’objet pendant de nombreuses années d’une politique d’austérité. Les dirigeants politiques étant incapables de réduire la dette publique, ils devront augmenter les rentrées à coup de taxes et d’impôts, ce qui se répercutera sur la consommation.»

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