La famille Bettencourt et le groupe alimentaire suisse Nestlé, qui détiennent ensemble plus de 60 % du capital de L'Oréal, seront à partir de mercredi 29 avril libres de vendre leurs participations respectives.

Publicité Cacharel, l'une des marques du groupe L'Oréal

Une "clause d'incessibilité" de ces parts, qui les liait depuis 2004 et qu'ils n'ont pas souhaité renouveler, les empêchait de vendre leurs actions L'Oréal jusqu'au 29 avril 2009.

Cette clause fait partie d'un "protocole d'accord" signé en février 2004 par Nestlé et la famille Bettencourt, dont Liliane Bettencourt, héritière d'Eugène Schueller, le fondateur de L'Oréal.

Au 31 décembre 2008, la famille Bettencourt détenait 30,82 % du capital de L'Oréal et Nestlé 29,61 %, selon le rapport annuel du numéro un mondial des cosmétiques. Ils détenaient aussi respectivement 31,84 % et 30,59 % des droits de vote.

Si Nestlé et les Bettencourt sont désormais libres de vendre leurs actions, ils restent toutefois soumis à un "droit de préemption" mutuel qui entre en vigueur ce mercredi pour une durée de cinq ans, selon ce même rapport.

De plus, ils ne peuvent pas augmenter leur part du vivant de Liliane Bettencourt, ni pendant les six mois qui suivront son décès.

La perspective du terme de la "clause d'incessibilité" a alimenté ces derniers mois les rumeurs de cession des parts des deux actionnaires historiques à des actionnaires extérieurs, et donc d'OPA potentielle sur le géant français.

L'Oréal s'est refusé à tout commentaire.

"Il n'y a pas de pression pour prendre une décision maintenant (quant à l'évolution de la part de Nestlé, ndlr)", a souligné mardi une porte-parole du groupe suisse jointe par l'AFP.

Mais c'est "un sujet de forte priorité pour le conseil d'administration", a-t-elle noté, sans plus de détails.

Début avril, Nestlé avait déjà indiqué "étudier" avec attention sa participation dans L'Oréal. Dans un communiqué commun avec la famille Bettencourt, il avait toutefois souligné que les deux actionnaires "continueront d'agir de concert à l'égard de L'Oréal au-delà du 29 avril 2009".

Cela confirme leurs "fortes relations" et écarte "toute opération qui entraînerait une pression sur L'Oréal", estimait alors Shamina Bhaidjy, analyste chez Natixis Securities.