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11 mars 2008
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La Camif revient à ses anciennes amours, l'équipement de la maison

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AFP
Publié le
11 mars 2008

PARIS, 11 mars 2008 (AFP) - Après de longues années de pertes et de réductions d'effectifs, la Camif espère retrouver la santé en 2010 en se repositionnant sur son métier historique, l'équipement de la maison, tournant définitivement la page sombre de l'habillement et de l'informatique.


Extrait du catalogue Camif maison

"La Camif enregistre des pertes depuis le milieu des années 1990", a déclaré lors d'une conférence de presse mardi 11 mars Jean-Pierre Jadot, directeur général délégué du Groupe Camif, basé à Niort (Deux-Sèvres).

A l'origine des problèmes de la coopérative fondée en 1947 par la Maif pour aider les enseignants à s'équiper après la guerre : son incursion dans les années 1980 dans le textile, puis l'informatique, pour tenter de faire concurrence à La Redoute, numéro un de la vente à distance généraliste, et des 3 Suisses, le numéro deux.

Mais la Camif, qui pèse autour de 600 millions d'euros de chiffre d'affaires, demeure un éternel numéro trois, sans parvenir à rentabiliser ses nouvelles activités.

"Nous faisions 100 % de nos pertes avec 30% de notre chiffre d'affaires", a résumé Louis Mallet, président du conseil d'administration du Groupe Camif.

Au pire de la crise, en 1999 et 2000, la coopérative enregistre des pertes historiques de 45 millions d'euros par an, soit l'équivalent du chiffre d'affaires de l'activité habillement.

Après deux plans de restructuration, en 2005 et 2007, qui ont conduit à réduire d'un quart les effectifs (actuellement environ 1 500), la Camif parvient à réduire ses pertes.

En 2007, elles atteignaient 4 millions d'euros, deux fois moins qu'en 2006, mais le groupe est encore loin de l'équilibre promis par ses dirigeants en 2004.

Cet équilibre devrait intervenir dans "deux ans", "un délai raisonnable", a prévu Thomas Kermorgant, partenaire du fonds Osiris, arrivé à la rescousse de la Camif fin 2007.

Ce fonds, spécialisé dans la reprise de sociétés en difficulté, est devenu l'actionnaire principal de la Camif Particuliers (vente d'équipements de la maison), à hauteur de 66% du capital, après un apport de 25 millions d'euros. Le reste (34 %) demeure aux mains de la coopérative Camif Groupe.

Pour recouvrer la santé la Camif va mettre fin cette année à son aventure dans la diversification, pour se concentrer sur l'ameublement haut et moyen de gamme, son métier historique.

"Nous ne sommes pas dans l'entrée de gamme. Le prix moyen des aspirateurs achetés chez nous est le double par rapport à la moyenne nationale. Les gens achètent des canapés à 3 000-4 000 euros et non à 800 euros", a expliqué Gilles Oudot, le patron de Camif Particuliers.

A partir de septembre, les catalogues de la Camif ne proposeront donc que des meubles, de la décoration, de l'électroménager et du linge de maison, un marché très concurrentiel mais en plein essor en France.

Le marché français du meuble a progressé de 7,3 % en 2007, la plus forte performance en trente ans, dopée par la construction immobilière, alors que la moyenne européenne était de 3 %, selon l'Institut de promotion et d'études de l'ameublement (Ipea).

Le groupe va aussi transformer progressivement ses douze magasins généralistes en enseignes d'ameublement, puis éventuellement en ouvrir de nouveaux, pour tenter de rogner des parts de marchés à Roche Bobois (haut de gamme) ou Crozatier (milieu), ses nouveaux concurrents.

Le premier magasin a été transformé à Plaisir (Yvelines) en mars 2006, et d'ici à avril, suivront ceux de Toulouse, Lille et Tours. Et la Camif envisage aussi d'autres ouvertures ailleurs en Europe.

Par Bertille OSSEY-WOISARD

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