Alors que de nombreux journaux et magazines internationaux de référence prophétisent la fin prochaine du « made in Italy », la mode italienne répond avec véhémence, la maison Versace en tête.

Versace campagne publicitaire 2009

La polémique s’est ouverte avec un article paru dans le magazine allemand Mode und Trend. « Dans dix ans, le Made in Italy aura été tué par la délocalisation » assure ce dernier. « Un assassinat perpétré par les mêmes créateurs de mode qui font fabriquer leurs vêtements en Chine pour ensuite les revendre à 3 000 euros et les étiqueter Made in Italy ». Le Süddeutsche Zeitung va même jusqu’à décrire son voisins transalpins un « mausolée de la mode ». Outre-Atlantique, le New York Times écrit quand à lui « la haute couture italienne est confrontée à une période redéfinition ».

Le Wall Street Journal va plus loin. « Avec une pression croissante pour des prix plus bas, de nombreuses entreprises de produits de luxe n’auront bientôt d'autre choix que de faire fabriquer une grande partie leur production italienne en Chine et dans d'autres pays » lâche le quotidien. « Ce ne sera alors pas une surprise si l’on ne voit plus d’étiquettes styled in Italy ». La France participe également au mouvement, avec un article du Figaro annoncant que, « en Italie, la crise accélère les délocalisations industrielles».

Autant d’articles et de déclarations de la presse européenne et américaine listés ces derniers jours par les journalistes italiens. Ces derniers se montrent d’ailleurs partagés entre inquiétude, face à un avis si rependu et agacement ; les attaques visant un fleuron de l’art créatif à l’italienne. Un état d’esprit qui s’appuie aujourd’hui sur les déclarations cinglantes d’une des plus illustres maisons de la botte méditerranéenne, la famille Versace.

« La création italienne amenée à disparaitre ? Ce n’est qu'une vaste plaisanterie, motivée par la jalousie » a ainsi répliqué ce week end Santo Versace, frère de Gianni. « Nous devons rappeler à ces messieurs de la presse étrangère que les directeurs de la création des plus grandes marques françaises et étrangères parlent italien, comme c’est le cas pour Yves Saint Laurent, Kenzo, Gucci, des groupes Cartier et Richemont, et l’homme Calvin Klein ».

« C’est un non-sens de dire de la créativité italienne qu’elle va disparaître » réplique pour sa part Mario Boselli, président de la Camera Nazionale della Moda, fédération italienne de la mode. « La créativité du Made in Italy n’a jamais failli, parce qu'elle est liée à une excellence toute l'italien, et les tissus italiens sont et restent les premiers dans le monde ».