Entre 1998 et 2003, la part du Maroc et de la Tunisie dans les importations d'habillement de l'UE a lentement décliné (hormis un léger gain observé en 2001). Au total, la part du Maroc est passée de 5,4 % en 1998 à 4,9 % en 2004, et celle de la Tunisie de 6,1 % à 4,9 %, au cours de la même période. Au regard de ces évolutions, la forte poussée de la Chine (sa part de marché a progressé de près de cinq points depuis 2001), principalement liée à la libéralisation de onze catégories de produits, n'a eu qu'un impact limité sur le Maroc et la Tunisie. En effet, les produits libéralisés ne figurent pas parmi les principaux produits exportés par le Maroc et la Tunisie. La percée de la Chine a, en revanche, davantage affecté les autres pays asiatiques. Par ailleurs, la forte progression de la Roumanie dans les approvisionnements de l'Union européenne, notamment en vêtement maille, a probablement pesé sur les exportations des pays du Maghreb (la part de marché de la Roumanie dans les approvisionnements de vêtements maille de l'UE est passée de 2 % en 1998 à 5 % en 2004). S'agissant de la Turquie, sa part de marché a connu une forte progression à partir de 2001, sous l'impulsion principale des exportations de vêtements maille (la Turquie est le premier fournisseur de l'UE en vêtements maille, avec une part de 21 % dans les importations des Quinze en valeur en 2004). Les importations d'habillement de l'UE en provenance de Turquie sont les seules, avec les importations depuis la Chine, à avoir connu une forte augmentation ces dernières années. Ce sont deux pays qui disposent d'une offre globale textile et confection, ce qui correspond, de plus en plus, aux attentes des donneurs d'ordres. Aussi, le contenu en tissus européens des exportations d'habillement de la Turquie est beaucoup plus faible que pour les pays du Maghreb (à titre d'illustration, environ 30 % des importations de tissus en valeur de la Turquie proviennent de l'UE). Il reste que le démantèlement complet des quotas en 2005 concernera, cette fois, les spécialisations méditerranéennes (tee-shirts, pantalons de coton, etc.) et aura un impact plus fort sur l'activité des exportateurs du pourtour méditerranéen.