La polémique enfle autour de Pierre Cardin

Auteur :

Chenu Alexis

Publié le
8 nov. 2015

Si la polémique autour du village de Lacoste, commune de 400 âmes perchée à 300 mètres dans les collines du Luberon, ne date pas d'hier (elle a commencé en 2000), elle prend depuis quelques semaines une nouvelle tournure.

En cause : l’ex-couturier et homme d’affaires Pierre Cardin, tombé sous le charme du village au début des années 2000 et qui décide d’utiliser une partie de sa fortune (estimée à 600 millions d’euros) pour réhabiliter le Château du Marquis de Sade, menacé de tomber en ruine.

Les années passant, Pierre Cardin joue les mécènes, ajoute un festival d’art lyrique, crée une librairie, un café et embauche 70 personnes pour collaborer sur ses chantiers. Il promet aussi un hôtel de luxe, un piano-bar, des boutiques qui ne verront jamais le jour. Dans le même temps, il fait mainmise sur une trentaine de maisons du village, rachetées deux à trois fois leur prix, dans lesquelles il entrepose œuvres d’art et mobilier.

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Un comportement qui met aujourd’hui en colère une partie des habitants, la fronde s’organisant autour de Cyril Montana, ex-Parisien venant de la pub et auteur de plusieurs romans.

Interviewé dans le magazine du Supplément de Canal + ce dimanche, il met en cause le désert créé par Pierre Cardin dans le village de Lacoste, « soit une trentaine de boutiques éclairées jour et nuit, jamais ouvertes, sorte de gardes-meubles à ciel ouvert paralysant et vidant le centre du village – plus que 10 personnes y vivent vraiment - et jetant les 400 autres habitants en "banlieue" de la commune ».

Une situation qui divise aujourd’hui le village, partagé d’un côté entre la fortune nécessaire de Pierre Cardin pour l’entretien et les emplois créés et de l’autre l'observation d'une flambée des prix de l’immobilier et la paralysie provoquée par l’achat de maisons vidées de leur gens.

L’homme d’affaires refusant de rencontrer Cyril Montana, ce dernier tourne actuellement un documentaire intitulé Voyage en utopie pour montrer l’autre visage du village et « l’idée même qu’avec de l'argent, quelqu'un puisse tout contrôler », explique-t-il. Un film dont le financement est proposé sur le site Kisskissbankbank.