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29 août 2013
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Le Cambodge relève à nouveau son salaire minimum

Publié le
29 août 2013

L'ONG Salon Better factories Cambodia aurait obtenu gain de cause, après les nombreuses grèves ayant rythmé ces derniers mois. Le salaire minimum est ainsi passé à 80 dollars par mois, contre 61 dollars jusque-là. Mais du chemin reste à faire quant aux droits des salariés. Les mouvements sociaux avaient mené à une première augmentation de 20 % en mars dernier.

Manifestation d'ouvriers du textile au Cambodge. Photo: AFP.

Les syndicats locaux réclamaient l’instauration de salaires allant de 89 à 150 dollars par mois. Demandes jugées trop importantes en juin par le Premier ministre Hun Sen, qui invitait les ouvriers à être "prudents" dans leurs demandes d’augmentations.

Le secteur textile, qui emploie 650 000 ouvriers, est l’une des principales sources de revenus du pays. Dixième fournisseur en habillement de l’Union Européenne, avec 1,2 milliard d’euros de marchandises en 2012, l’industrie locale se dit ainsi prise à la gorge.

"Les consommateurs veulent de l’habillement toujours moins cher. Les marques et détaillants doivent donc trouver des sources toujours moins chères", explique ainsi Ken Loo, président de l’association locale des fabricants, à la BBC. "Donc vous nivelez la chaîne de valeur par le bas, pour aller au plus bas niveau possible. De fait, nous n’avons aucune marge de manœuvre pour négocier. C’est à prendre ou à laisser".

Mais les revendications salariales n’en sont pas moins à l’origine de manifestations, souvent émaillées de violence. L’un des points culminants ayant été en juin la condamnation d’un responsable d’usine qui avait tiré sur trois manifestantes.

En parallèle, l’Organisation internationale du travail a pointé du doigt la détérioration des conditions de travail dans le pays. Et, selon le Center for American Progress, les salaires auraient chuté de 22 % entre 2001 et 2011.

Au final, l’industrie textile fait très régulièrement irruption dans les faits divers de la presse locale. Outre les évanouissements de masse causée par la forte chaleur des usines et la présence de matières toxiques, le pays en mai a assisté à l’effondrement du plafond d’une usine de chaussures. Trois ouvriers ont encore perdu la vie fin août dans des conditions similaires. La pression mise sur les employés n’en demeure pas moins intense: le 22 août, deux ouvrières quêtant pour fournir de l’eau aux grévistes d’une usine voisine ont été licenciées, déclenchant de nouvelles manifestations.

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