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10 mars 2016
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Le Grand Hôtel Dieu de Lyon veut attirer les marques premium

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10 mars 2016

Sur les quais du Rhône, à Lyon, sa silhouette en impose. Plus qu’un bâtiment historique, l’Hôtel Dieu fait partie de l’histoire de la ville et de ses habitants. Nombreux sont nés ou ont été soignés dans cet ancien hôpital, situés à deux pas de la place Bellecour. Aussi, le projet de reconversion et réhabilitation des lieux, lancé en 2010, était-il sensible.

L'Hôtel Dieu à Lyon, futur lieu de vie réunissant bureaux, commerces, hôtellerie et cité de la gastronomie - Grand Hotel Dieu


« Il fallait traiter le lieu avec respect, humilité et prise en compte de l'histoire, a d'ailleurs précisé Gérard Collomb, maire de la ville, qui a donné le feu vert il y a six ans au dossier porté par Eiffage Construction, à l'occasion du point sur l'avancée du projet. De tous les ouvrages engagés, la réhabilitation de l'Hôtel Dieu est celui qui marquera le plus les Lyonnais. »

Le projet Grand Hôtel Dieu, qui s’étend sur 59 000 mètres carrés, a été imaginé par les architectes Albert Constantin et Didier Repellin comme un espace partagé. Et les travaux, qui ont débuté l'an dernier après que le Crédit Agricole Assurances a racheté le projet (initialement le terme était envisagé pour 2016), sont d'envergure.

Le nouvel espace bénéficiera de sept entrées - Grand Hotel Dieu de Lyon


Des bâtiments ont été détruits. De nouvelles structures s'installent, elles, sur 11 000 mètres carrés. Pour l’heure, les équipes d’Eiffage, toujours en charge du chantier, organisent la déconstruction des espaces intérieurs, largement modifiés depuis le XVIIème siècle et les travaux de l’architecte Jacques-Germain Soufflot.

Les travaux prennent en compte les fondations existantes, notamment pour installer un parking de 143 places et l’adaptation et l’installation de 1 400 fenêtres ou la remise en valeur de 40 000 mètres carrés de façade. Ce qui fait dire aux représentants d’Eiffage qu’il s’agit « de leur viaduc de Millau des monuments historiques ».

Concrètement, un Hôtel 5 étoiles, géré par Intercontinental Resort, va s'installer sur plus de 13 000 mètres carrés dans les bâtiments donnant sur le Rhône. Le groupe se chargera aussi de faire vivre un centre de conventions de 2 700 mètres carrés. Des bureaux bénéficieront des hauteurs sous plafond retrouvées (jusqu'à 7 mètres) sur plus de 13 000 mètres carrés. Alors que 17 000 mètres carrés de rez de chaussée seront dédiés aux commerces et à la restauration.

Perspective d'une cour avec commerces - Grand Hotel Dieu de Lyon


Le Grand Hôtel Dieu table sur environ 45 boutiques et neuf bars ou restaurants. Le lieu va profiter de sept entrées sur la ville avec des enseignes qui bénéficieront de grands volumes avec de hautes vitrines, mais aussi de cours et jardins intérieurs.

Ce 10 mars était l'occasion du coup d'envoi de la commercialisation du lieu. « Nous avons commencé à discuter avec des enseignes, explique Anne Genot, présidente de Scaprim, la société garante de la cohérence de l’offre, qui a mandaté Cushman & Wakefield et Jones Lang Lassalle. Notre ambition est d’attirer des enseignes internationales qui ne sont pas encore présentes à Lyon, mais aussi des acteurs locaux pour proposer une offre innovante et contemporaine. »

Quatre univers seront proposés avec un espace mode, une zone dédiée au design, un secteur gastronomique et un environnement bien-être. Ces deux pôles s’affichant en harmonie avec l’installation de la Cité Internationale de la Gastronomie (budget de 19 millions d’euros) sur près de 4 000 mètres carrés. Celle-ci, qui disposera d'un volet nutrition, prend le relais d'un musée de la médecine, qui apparaissait difficilement finançable.

Plan du projet - Grand Hotel Dieu de Lyon


Pour l’heure, aucune locomotive n’a encore signé. Mais le focus a été porté sur une offre milieu haut de gamme plutôt que luxe. « Nos études nous ont montré qu’il n’y avait pas d’attente concernant le luxe à Lyon. Par contre, sur des marques premium et des concept stores, il y a un potentiel, explique Anne Genot. Et malgré les contraintes du bâtiment, nous avons la possibilité de moduler les surfaces. »

Le projet compte notamment plusieurs surfaces entre 1 000 et 1 500 mètres carrés qui doivent permettre d’accueillir ces fameux concepts internationaux. Il propose aussi des coques entre 150 et 500 mètres carrés et de plus petits espaces... dont les loyers seraient abordables pour les acteurs indépendants.

Un ajout de surfaces commerciales important pour le centre-ville de Lyon, qui n'effraie pas les acteurs locaux alors qu’à quelques pas de là le quartier Grolée-Carnot propose aussi plusieurs milliers de mètres carrés commerciaux vacants.

« La démographie de Lyon est croissante. La ville a franchi les 500 000 habitants et le bassin compte plus de 2 millions de personnes, et Lyon attire 5,5 millions de touristes d’agrément par an, explique Gérard Collomb. Sur le quartier Grolée, nous avons eu des soucis juridiques, mais c’est une situation qui est derrière nous. »

Ainsi, Nike a récemment ouvert un Nike Store sur la rue de la République. Sur la zone Grolée, Uniqlo et un Hard Rock Café sont attendus.

Et l’apport de nouvelles boutiques semble plutôt bien perçu. « Le commerce de la Presqu’île est dynamique, explique Bruno Besançon, directeur de l’association de commerçants Tendance Presqu’ile. L’arrivée d’un Uniqlo, d’autres enseignes internationales ou d’une offre premium qui n’était pas présente va renforcer l’attractivité du centre-ville. »

Si l’inauguration des premiers espaces commerciaux est prévue pour fin 2017, l’ensemble des travaux devraient être finalisés courant 2018.

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