La bonne humeur était au rendez-vous du 18 au 21 juin derniers sur le Pitti Uomo et le Pitti W. Les visiteurs, aussi. Un cocktail détonant auquel s’est ajoutée une ambiance très professionnelle au fil des stands. Et quand on sait que parmi les 35 000 visiteurs arpentant les allées bondées des salons, 20 565 étaient des acheteurs (contre 21 219 l’année dernière), on comprend pourquoi.

Cohue sur le salon Pitti Uomo - Photo : Julie Mangaud

Majoritairement italien, le salon masculin a tout de même regroupé 7 827 visiteurs étrangers, soit 38 %, autour des 840 marques qui présentaient en avant-première leur collection printemps-été 2009. L’Allemagne, la France et la Chine ont compensé la baisse du nombre d’Anglais, d’Américains et de Japonais pour lesquels l’euro et la contraintes des dépenses domestiques constituent deux problèmes majeurs, racontent les organisateurs du Pitti qui signalent que la Turquie s’est montrée plus discrète. La raison invoquée : une « conjoncture printanière défavorable ». Tandis que de nouveaux marchés pointent leur nez tels que les républiques asiatiques de l’ancienne Union Soviétique, « désormais poussées sur la voie du développement par le prix du pétrole.»

Et même si on assiste à une petite baisse du visitorat, le salon remporte tous les suffrages. Pas une once de pensées négatives ne plane dans le discours des exposants, si ce n'est peut-être l’envergure principalement nationale de l’évènement. Enchantés, ils ne tarissent pas d’éloges : « Le Pitti est une vitrine essentielle pour nous. Cela nous permet de rencontrer de nouveaux clients, de consolider notre carnet d’adresses. Nous nous devons d’être là », clame Anna Salvetti, chargée du marketing et de la communication de Mason’s dont le stand s’étendait sur 200 mètres carrés à l’entrée du salon. Un avis partagé par les représentants de la marque Piombo, ou encore chez Guru. « Nous venons depuis huit ans maintenant car c’est ici que nous rencontrons le cœur du monde de la mode. Nous ne manquons pas non plus le Bread&Butter, plus international », nous dit-on.

Pour Santafe, qui participe pour la première fois au salon, pas question de manquer la prochaine édition : « Nous sommes ici pour cibler le marché italien et une fois qu’on a réussi à entrer, on se doit de revenir ! » « Même si les visiteurs ne passent pas commande, ils sont nombreux, très nombreux et c’est on ne peut plus important pour l’image », confirme Erotokritos, qui, outre ses collections féminines, fait de l’homme depuis trois ans.

Stand de Mason's sur le Pitti Uomo en juin 2008 - Photo : Julie Mangaud

En ce qui concerne Lee, même constat. En pleine relance, la marque, désormais dans une nouvelle logique de ventes avec des nouveaux produits en magasins tous les mois, ne s’était pas montrée sur le salon depuis quatre années. « L’Italie est toujours notre marché numéro un et le Pitti est le premier salon de la saison. Il tombe à point nommé.» Sur le stand de Kohzo, jeans à la qualité remarquable et très soucieux des conditions de travail de ses employés et de l’environnement, les représentants de la griffe se montrent eux aussi tout à fait satisfaits : « véritable outil de communication, le salon capte les acheteurs en repérage, qui viennent ensuite sur le showroom. Nous avons vu beaucoup d’Allemands mais aussi des Autrichiens et des Italiens, évidemment. C’est l’ouverture de la saison... on ne peut pas rater ça ».

Plus petit (pour le moment), mais tout aussi incontournable, le Pitti W qui tenait sa deuxième édition, a attiré 4 000 acheteurs, selon les organisateurs. Plus de 25 % d'entre eux ont fait le déplacement depuis l’étranger. « (Ils représentaient) les meilleures boutiques, les grands magasins et les boutiques spécialisées parmi les plus importants », spécifie le salon. De quoi confirmer l’engouement pour cette nouvelle édition féminine. « Une donnée très positive, affirme Raffaello Napoleone, manager du Pitti Immagine, qui consolide notre projet et nous pousse à réfléchir sérieusement sur de nouveaux investissements dans le secteur de la mode pour femme”.

Entrée du salon Pitti Uomo - Photo : Julie Mangaud

L’année prochaine, les dates de Pitti Uomo et Pitti W seront anticipées d’un jour. Les salons se tiendront du 13 au 16 janvier pour leur édition hivernale et du 16 au 19 juin pour leur session d’été. « Il s’agit de quatre jours pour la première fois ouvrés, du mardi au vendredi. C’est un changement de dates que de nombreux exposants et acheteurs nous demandaient depuis longtemps », soulignent les organisateurs.

« Chaque fois que le calendrier a inscrit Pitti Uomo juste après les fêtes de Noël et de fin d’année, nous avons différé les dates d’une semaine. Ce n’est donc pas une nouveauté, poursuit Raffaello Napoleone. (Mais) par rapport au passé, les temps du marché de la mode sont […] plus anticipés et […] nous avons œuvré à un calendrier en mesure de prendre en compte les différentes exigences et instances. Tout d’abord, assoir nos salons à l’ouverture de la saison internationale, conserver une étroite coordination temporelle avec les manifestations de Milan et garantir la présence et les déplacements des professionnels de la mode et des médias en toute tranquillité. »