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15 févr. 2013
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Le mannequin sous toutes ses coutures, à la Cité de la Mode à Paris

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AFP
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15 févr. 2013

PARIS, 15 fév 2013 (AFP) - De la femme porte-manteau à la top model qui vend du rêve, de la fin du XIXème siècle à aujourd'hui: les mannequins, au cœur de la mode, entre couturiers et photographes, sont au centre d'une exposition à la Cité de la Mode à Paris. Le mot "mannequin" désignait un buste en osier au XIXème siècle. Plusieurs bustes, de toutes les époques, sont d'ailleurs exposés, au milieu de vidéos, magazines et surtout de photos. Les plus anciennes remontent à 1875. On y voit des couturières et des vendeuses portant les vêtements des maisons pour lesquelles elles travaillent. Pas de séduction dans ces clichés: les mannequins professionnelles apparaissent plus tard, au début du XXème siècle.

Un mannequin à l'effigie de l'Espagnole Violetta Sanchez, à la Cité de la mode à Paris, le 14 février 2013 . AFP/Patrick Kovarik.


Elles sont alors mal perçues. "Les clients peuvent toucher le corps du mannequin, c'est un corps à disposition, à vendre, parfois assimilé à la prostitution", explique la commissaire de l'exposition, Sylvie Lécallier. A l'opposé, à la fin du siècle, les Claudia et autres Naomi, stars absolues, ont droit à des poupées à leur effigie.

C'est la première fois que le musée Galliera, musée de la mode actuellement en travaux, rend hommage aux mannequins. "Elles sont au cœur de la mode et sans elles, il n'y a plus de mode", juge la commissaire. Elle estime que c'est en 1924 que les normes de la beauté féminine sont posées, quand le couturier Jean Patou fait venir à Paris des mannequins américaines "grandes, minces, sans hanches et aux chevilles fines".

Le culte de la jeunesse, lui, arrive plus tard, dans les années 60, avec des mannequins de plus en plus jeunes, selon Sylvie Lécallier. Des étapes que l'on perçoit à travers les photographies d'Henry Clarke, Helmut Newton, Guy Bourdin etc. Certaines sont connues, comme la photo du top Kristen McMenamy prise en 1996 par Juergen Teller. Elle pose, l'air désabusé, poitrine nue, avec, entre les seins, un cœur dans lequel est écrit "Versace". Elle est écorchée à la taille: "elle s'était blessée pendant les défilés avec un zip", raconte la commissaire. "Ça a fait scandale dans le milieu de la mode, car c'est une représentation négative du mannequin qui semble meurtri par la mode", explique-t-elle.

Il y a aussi Kate Moss, photographiée très jeune sur une plage par Corinne Day. Cette image révèle l'adolescente qui, 23 ans après, reste une icône. "Elle ne correspond pas aux canons" des années 90, aux mannequins sophistiquées à l'attitude "triomphante". Le cliché est "un tournant dans la photographie de mode", pour la commissaire.

Helmut Newton, lui, joue avec le mannequin Violetta Sanchez en 1981. Elle pose couchée, exactement dans la même position que son double fabriqué en plastique. Laquelle est vivante, laquelle est factice?

Le Musée Galliera rouvrira ses portes en septembre, reconfiguré pour être à l'identique de ce qu'il était au XIXème siècle. La première exposition sera une rétrospective Azzedine Alaïa.

("Mannequin, le corps de la mode", du 16 février au 19 mai - Cité de la Mode et du Design, Les Docks, 34 quai d'Austerlitz, 75013 Paris)

Par Caroline TAIX

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