19 janv. 2005
Le marché du luxe en pleine expansion au Brésil
19 janv. 2005
Le luxe a connu une croissance moyenne de 35% au cours des cinq dernières années au Brésil. L'Etat de Sao Paulo, représente à lui seul 75% de la consommation de ce secteur qui a dépassé les deux milliards de dollars annuels de chiffre d'affaires, selon Carlos Ferreirinha, directeur du consultant MCF Fashion.
Selon Ferreirinha, on compte au Brésil entre 350.000 et 500.000 consommateurs de biens de luxe sur un total de 180 millions d'habitants, ce qui représente seulement 0,2 à 0,3% de la population.
Entre 1991 et 2000, les revenus de 10% de la population la plus riche de la ville de Sao Paulo (11 millions d'habitants) ont connu une croissance de 10,6%, pour atteindre 49,2% des revenus de la ville, selon les données de l'Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE).
Selon des estimations non officielles des marques internationales qui y sont installées, Sao Paulo et sa zone métropolitaine (18 millions d'habitants en tout) pourraient compter jusqu'à 20.000 millionnaires.
Ce sont eux qui alimentent les caisses des grandes marques représentées au Brésil: Emporio Armani, Versace, Tiffany, Mont Blanc, Dolce & Gabbana, Louis Vuitton, Bulgari, Christian Dior, Cartier et, dernier venu, Burberry.
Le centre commercial Iguatami a inauguré en novembre dernier une nouvelle extension de 1.600 mètres carrés qui concentre les plus grandes marques autour du restaurant "Café Armani".
Pour satisfaire les caprices de certains de ses clients, Tiffany vend un collier en argent pour chiens d'environ 450 dollars. Un produit qui part très bien selon les vendeurs.
Gisela Black Taschner, sociologue et coordinatrice du Centre d'Etudes du loisir et du tourisme de la Fondation Getulio Vargas, estime qu'on peut distinguer trois types de consommateurs de luxe à Sao Paulo.
"Les plus aristocratiques connaissent le produit et s'attachent à la qualité, d'autres achètent des biens de luxe pour obtenir une reconnaissance professionnelle, comme un cadre supérieur aspirant à être accepté par ses pairs", explique-t-elle."Et il y a d'autres personnes, de la classe moyenne, qui sans avoir les moyens d'habiter de grandes demeures ou de posséder yacht et hélicoptère, se donnent l'illusion de pénétrer un monde inaccessible".
Sao Paulo est la troisième ville du monde pour le nombre d'hélicoptères privés. En fin de journée, on peut voir une quarantaine d'appareils décollant des plates-formes situés sur un des innombrables gratte-ciel de la cité. A la même heure, une armée de pauvres, fouillent les poubelles dans les quartiers riches à la recherche de nourriture ou d'objets.
"Cette coexistence est possible pour des raisons historiques. Le Brésil a été une société esclavagiste jusqu'à la fin du XIXème siècle et il s'est créé une culture de la tolérance vis-à-vis de l'inégalité", estime Mme Black Taschner. 2005 en France ou l'année de tous les Brésils : www.bresilbresils.org Laura TERMINE
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