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28 nov. 2014
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Le numérique jouera un rôle décisif dans le luxe dès 2015

Publié le
28 nov. 2014

Les investissements engagés cette année par les grandes griffes dans les nouvelles technologies et le e-commerce devraient déjà porter leurs fruits à partir de 2015, et les prévisions pour les années à venir sont des plus prometteuses, selon un rapport publié par Juan Manuel Mendoza, expert du secteur des biens de luxe de Crédit Suisse, responsable des fonds Asie et gérant des fonds d’investissement Luxury Goods et Global Prestige Fund pour le compte de la banque suisse.

Burberry a été la première à retransmettre un défilé en direct sur le Web


"Les griffes ont investi dans leur e-commerce et dans les applications mobiles pour stimuler leurs ventes seulement en 2014, et nous en attendons une contribution significative de 2015 à 2018. Les marques leaders dans le numérique, comme Burberry, ont enregistré une croissance à deux chiffres. Nous tablons donc sur une croissance des ventes en ligne autour de 20-30 %, tirées notamment par les pays émergents et les Etats-Unis", indique l’expert.

Entre 2008 et 2013, les ventes online ont progressé à raison d’un taux moyen annuel de 28 %.

"L’expérience numérique de la part des consommateurs de biens de luxe est en train de s’améliorer. Cette dernière permet, par ailleurs, aux marques de luxe de réduire drastiquement les barrières à l’entrée des nouveaux marchés comme la Chine", souligne encore Juan Manuel Mendoza, qui rappelle que ce pays compte 39 villes ayant une population plus nombreuse que celle de Hong Kong. Or, la plupart des griffes n’ont pas des boutiques dans toutes ces mégapoles.

Dans ce contexte, les Maisons de mode ne cherchent plus à se concentrer sur l’ouverture d’un nombre toujours plus élevé de magasins toujours plus grands, mais plutôt de se focaliser sur les meilleurs emplacements dans le monde, en s’appuyant toujours davantage sur la croissance attendue de leur propre e-shop, ainsi que sur les plateformes e-commerce, comme celles des géants chinois Alibaba, JD.com ou Vipshop, etc.

Dans la seule journée du 11 novembre, jour de la fête des célibataires en Chine, les ventes d’Alibaba ont atteint 9,3 milliards de dollars, soit 6,5 millions (5,2 millions d’euros) par minute et ce, à grande majorité, via des transactions effectuées par smartphone, révèle le gérant de Crédit Suisse.

En dépit du ralentissement des ventes de biens de luxe dans le Céleste Empire, les Chinois demeurent les plus grands clients de l’industrie du luxe. "Un sac griffé coûte en moyenne 40 % moins cher à Paris qu’ à Shanghai, à cause des taxes douanières", rappelle Juan Manuel Mendoza, qui table, avec l’actuelle faiblesse de l’euro, sur "d’excellents résultats en cette période de Noël pour les marques européennes dans leurs boutiques européennes".

Ce dernier prévoit une croissance des ventes mondiales de biens de luxe de 6 % pour 2014 et de 7 % pour 2015, tandis que les bénéfices de l’industrie du luxe devraient augmenter de 9 à 10 % en 2015, "compte tenu que la stratégie numérique (le canal online) devrait commencer à jouer un rôle significatif dans le business des différentes marques". "Pour les griffes en France et en Italie, il se pourrait que soit arrivé le bon moment", conclut l’expert.

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