Publié le
21 déc. 2005
21 déc. 2005
Les Américains ont signé un accord avec la Chine
Publié le
21 déc. 2005
21 déc. 2005
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont importé en 2004 pour un montant comparable de produits textile-habillement en provenance de Chine (environ 20 milliards de dollars).
Ces situations en apparence comparables masquent néanmoins de profondes différences.
En premier lieu, l'ensemble des importations américaines d'habillement a progressé plus rapidement en 2005 que les importations de l'Union européenne : + 8 % en valeur pour les Etats-Unis, selon les dernières statistiques disponibles, contre + 4 % pour l'Union européenne.
La percée chinoise a également été plus soutenue vers les Etats-Unis, puisque les importations américaines d'habillement en provenance de Chine devraient augmenter en 2005 de 82 %, contre environ 50 % pour l'Union européenne.
La prise de part de marché de la Chine dans les approvisionnements américains n'a pas empêché d'autres pays asiatiques de voir leurs exportations continuer à progresser vers les Etats-Unis. C'est le cas de l'Inde, de l'Indonésie ou du Bangladesh.
En revanche, vers l'Union européenne, la Chine a véritablement écarté ses concurrents asiatiques, à l'exception de l'Inde.
Au total, la part de la Chine est passée de 14 à 23 % des importations américaines d'habillement en valeur entre 2004 et 2005, tandis que la part des autres pays d'Asie n'a subi qu'un léger repli (de 39 à 36 %).
Pour l'Europe, la part de la Chine est passée de 23 à 33 %, tandis que les autres pays d'Asie ont perdu sept points de part de marché (de 32 à 25 %).
Face à l'envolée des importations en provenance de Chine, la stratégie des Etats-Unis a toujours été la fermeté, contrairement à l'Union européenne qui a préféré ne pas avoir recours aux clauses de sauvegarde avant de signer un accord avec la Chine le 10 juin 2005 (accord modifié le 5 septembre à Pékin pour permettre de libérer les 87 millions de pièces bloquées dans les ports européens cet été).
A l'inverse, les Etats-Unis ont eu recours à de nombreuses clauses de sauvegarde pour contenir la progression des importations en provenance de Chine, avant de signer un accord le 8 novembre dernier.
L'accord américain couvre trois années (2006, 2007, 2008), soit un an de plus que l'accord européen.
De plus, il concerne 34 catégories de produits, contre 10 seulement pour l'Union européenne.
De même, les flexibilités de l'accord américain sont de moindre ampleur. Les possibilités d'utilisations anticipées d'un quota sont limitées à 3 % et les reports de quotas non consommés à 2 % (contre 5 et 7 % pour l'Union européenne).
Enfin, contrairement à l'accord européen, les transferts entre catégories ne sont pas autorisés par l'accord américain.
L'administration américaine semble, une fois encore, avoir fait la démonstration de sa fermeté.
Le simple fait que les deux accords ne s'inscrivent pas dans la même durée pourrait exposer l'Union européenne à une réorientation des exportations chinoises des Etats-Unis vers le Vieux Continent en 2008.
Peter Mandelson risque donc de subir des pressions importantes pour à nouveau négocier avec les autorités chinoises.
Il reste que le Commissaire européen fera selon toute probabilité tout pour préserver l'image conciliante que les autorités chinoises ont de l'Europe. Car son domaine de négociation concerne l'ensemble des secteurs de l'économie.
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