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Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
2 oct. 2017
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Les couleurs d'Hermès

Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
2 oct. 2017

La façon dont une marque utilise l'espace de son défilé est toujours riche d'enseignements sur la vision de son directeur artistique. C'était encore le cas lundi au défilé Hermès, dont la collection ultra raffinée était présentée à l'intérieur du Palais de Chaillot, par un après-midi un peu gris.


Hermès - Printemps-été 2018 - Photo: PixelFormula


Nombreuses sont les grandes maisons parisiennes à avoir choisi cet emplacement, empreint de majesté moderniste et doté d'immenses baies vitrées donnant directement sur la Tour Eiffel. Toutefois, pour citer un exemple, Giorgio Armani a choisi de lui tourner le dos en construisant une gigantesque boîte noire; pour sa part, Hermès a construit un espace éthéré d'un blanc immaculé, en camouflant la vue avec des stores vénitiens, dont l'entrée était un passage à carreaux, que les invités devaient traverser comme des figurants échappés de THX1138. D'une série de haut-parleurs, une voix très sérieuse récitait un monologue de Jarvis Cocker à propos des couleurs signature de la maison.

À l'intérieur, un silence très agréable régnait : afin d'exacerber l'ambiance de sérénité alanguie du défilé, tous les photographes - des gens formidables évidemment, mais peut-être pas les plus calmes - avaient été reclus dans une autre pièce. Au milieu de ce décor spirituel, la créatrice Nadège Vanhée-Cybulski a présenté une collection subtile, marquée par un raffinement appuyé. De longs manteaux-tabliers coupés dans de doux tartans écossais; des blazers ajustés d'allure masculine jaunes, admirablement confectionnés; ou le fameux imprimé Grand Manège sur des chemises en jersey de soie.

Nadège Vanhée-Cybulski n'a pas hésité à frimer avec les ressources phénoménales de la maison, que ce soit avec un sublime blouson militaire en nubuck ultra violet - qui avait l'air de coûter un bras - ou une jupe en cuir tressé, qui à elle seule témoignait de la suprématie de l'atelier Hermès. Difficile, voire impossible de trouver un seul défaut de goût ou de qualité dans toute la collection. Quant aux accessoires - notamment un fascinant nouveau modèle d'escarpins à talon rectangulaire en métal -, ils étaient tous très impressionnants. Un seul doute cependant : même si l'on comprend qu'Hermès s'adresse aux riches, on regrette que ces vêtements ne répondent pas exactement aux besoins d'une femme active d'aujourd'hui.

Une collection en totale adéquation avec l'ADN et l'image de la maison - mais peut-être un peu moins en accord avec la façon dont vivent les femmes de nos jours.

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