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Les derniers soldes d'été de six semaines commencent mercredi

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AFP
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22 juin 2018

Paris, 22 juin 2018 (AFP) - Les soldes d'été, qui débutent mercredi, sont les derniers d'une durée de six semaines: ils devraient être raccourcis à quatre semaines en 2019, afin de rééquilibrer l'année entre les périodes promotionnelles et les jours "sans", durant lesquels les commerçants font leurs marges.


AFP/FREDERICK FLORIN


D'après le ministère de l'Économie, qui explique la réforme dans son projet de loi "Pacte" sur la croissance des entreprises présenté lundi, "21% du chiffre d'affaires de l'habillement, premier poste de dépense sur la période, se fait pendant les soldes", seul moment où il est autorisé de vendre à perte. Mais le résultat des soldes recule en raison "des ventes privées commençant avant la date officielle des soldes, des promotions tout au long de l'année et de la croissance du e-commerce".

"C'est quoi la différence entre les ventes privées et les soldes?", s'interroge d'ailleurs une cliente d'un magasin de la rue Sainte-Catherine: dans cette grande artère piétonnière et commerçante de Bordeaux, pré-soldes et autres promotions privées ont déjà débuté.

Après un début d'année morose - les ventes ont reculé de 2% dans le secteur durant les 4 premiers mois de l'année, selon l'Institut français de la Mode (IFM) - et un printemps très pluvieux, le temps, enfin revenu au beau, fait retourner les clients dans les magasins.

"Les soldes, ça n'a rien avoir avec avant mais c'est encore intéressant", assure à l'AFP Catherine, directrice de magasin chez Camaïeu depuis 10 ans. Chez Jennyfer, la vendeuse reconnaît que l'activité durant la période des soldes a ralenti. Mais la date de début "des ventes privées ayant été avancée, ça rééquilibre", estime-t-elle.

Budget moyen : 200 euros

Selon un sondage effectué par l'Ifop pour le site de ventes de chaussures en ligne Spartoo, le budget moyen pour les soldes augmente depuis deux ans: malgré les diverses promotions tout au long de l'année, "83% des Français feront les soldes pour un panier moyen de 200 euros", soit 11 euros de plus qu'en 2017 et 24 euros de plus qu'en 2016.

Mais selon un autre sondage, réalisé par Toluna pour le magazine spécialisé LSA, l'événement n'avait réuni que 75,5% d'acheteurs en 2017, contre 74,2% en 2016. Et pour 52% des sondés par l'Ifop (contre 42% en 2017) c'est sur internet et pas en magasins que se fera cette année l'essentiel des achats.

C'est pour remédier à cette désaffection que le gouvernement veut réduire la durée des soldes à quatre semaines à partir de l'hiver 2019. Cela va "concentrer les réductions de prix sur un temps plus court et renforcer leur impact", explique Bercy, qui précise également que leurs "modalités de fixation" seront "modifiées".

Pour Bernard Morvan, président de la Fédération nationale de l'habillement, "c'est cette dernière phrase qui nous inspire de l'inquiétude", plus que les mauvais chiffres du printemps (-6,7% de chiffre d'affaires en mai notamment) fournis par l'IFM. "On avait réussi à convaincre le ministre de ne pas avancer le début des soldes d'hiver juste après Noël", comme en Angleterre, où l'on célèbre le "Boxing Day" dès le 26 décembre, explique Bernard Morvan à l'AFP. Or cette phrase "nous fait craindre qu'il l'envisage à nouveau".

Selon lui, ce projet serait fatal aux petits commerçants indépendants dont il est le porte-parole. "Il y a des gens à la manoeuvre qui travaillent auprès de Bruno Le Maire", le ministre de l'Economie, pour parvenir à cette décision, estime-t-il en pointant du doigt "les grands magasins parisiens".

"En accroissant la visibilité des soldes, la mesure permettra aux commerçants de générer un chiffre d'affaires plus important sur la période", assure Bercy, pour qui cette mesure "bénéficiera notamment aux commerces indépendants implantés dans les coeurs de villes de taille moyenne".

Bernard Morvan, lui, dénonce un "modèle de l'hyper-réduction des prix" désormais installé "durablement". "Nous, commerçants indépendants, n'avons pas les moyens" d'enchaîner les périodes promotionnelles: "ce ne serait pas vivable et les perdants, ce sera nous", craint-il.

Par Laure BRUMONT, avec le bureau de l'AFP à Bordeaux

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