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30 juil. 2016
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Lotta Volkova : « Vetements, c’est un produit bien fait et désirable »

Publié le
30 juil. 2016

On retrouve la patte de Lotta Volkova derrière les marques les plus cool du moment, de Vetements à Balenciaga, où elle œuvre comme fashion stylist et consultante, travaillant en étroite collaboration avec le directeur artistique, Demna Gvasalia. Sans oublier le label russe de Gosha Rubchinskiy ou encore la nouvelle marque new-yorkaise Sies Marjan, lancée l’hiver dernier par Sander Lak.

Dans les coulisses de tous les défilés du moment, (et parfois même jusque sur les podiums !), la trentenaire touche-à-tout originaire de Vladivostok, qui a grandi dans la Russie post-soviétique, est devenue une véritable icône du monde fashion. Elle faisait partie cette année des membres du jury du concours pour jeunes créateurs ITS de Trieste, aux côtés de Demna Gvasalia. L’occasion pour Lotta Volkova de se raconter à FashionMag…

Lotta Volkova - ITS 2016 GK


FashionMag : Comment êtes-vous arrivée au monde de la mode ?

Lotta Volkova :
J’ai toujours aimé les vêtements. A 17 ans, j’ai quitté la Russie pour aller à Londres étudier l’art, la photo et la mode à l’école Central Saint Martins. A 19 ans, j’ai créé une marque d’habillement et d’accessoires pour homme, Lotta Skeletrix, qui a eu un certain succès. Je travaillais dans ma cuisine avec des copains. C’était amusant et facile. Puis j’ai décidé de me transférer à Paris en 2007, et là c’est devenu plus compliqué, du coup j’ai arrêté et j’ai commencé à m’occuper de stylisme.

FM : Aujourd’hui, où en êtes-vous ?

LV :
Je suis styliste de mode depuis huit ans et consultante pour différentes marques. Je m’occupe du casting des défilés, des collections. Je travaille aussi comme fashion editor pour plusieurs magazines.

FM : Vous travaillez notamment pour Vetements. Comment avez-vous rencontré Demna Gvasalia, le fondateur et designer de la marque ?

LV :
Nous avons été présentés par des amis. Un jour, il me montre les photos de sa collection. Je trouvais les vêtements super, mais pas le stylisme. Du coup, il m’a proposé de m’en occuper. On travaille ensemble depuis 2015. Je suis consultante pour la marque, je m’occupe des collections et des défilés, du casting au stylisme.

FM : Comment expliquez-vous le succès de Vetements ?

LV :
On aime vraiment ce qu’on fait ! Nous étions frustrés de travailler en suivant les codes imposés par le fashion system. Nous avons décidé de faire des vêtements avant tout pour nous-mêmes et nos amis, en nous amusant. Vetements, c’est d’abord un point de vue, une attitude et puis aussi et surtout c’est un produit bien fait et désirable. On y parle de différentes sous-cultures musicales, que l’on réinterprète à notre manière.

FM : Vous travaillez aussi pour Balenciaga avec Demna Gvasalia, qui en est le nouveau directeur artistique, c’est comment ?

LV :
Pour moi, c’est encore plus cool, car nous avons des ressources et un budget que nous n’avions jamais eus auparavant ! Nous avons aussi la chance de travailler avec des gens qui ont connu Cristobal Balenciaga. C’est très intéressant.

FM : Le nouveau Balenciaga ressemble beaucoup à Vetements…

LV :
C’est normal, puisque ce sont les mêmes personnes qui réalisent les deux collections ! Mais à y regarder de plus près, c’est très différent. Vetements est plus streetwear, alors qu’avec Balenciaga, il s’agit d’une Maison de couture. C’est plus chic et sophistiqué. Il y a un côté plus élégant. Les deux griffes parlent à des mondes différents, à différents types de femmes, mais l’approche est la même dans la technique et la manière de travailler. Les valeurs sont les mêmes.


Lotta Volkova et Demna Gvasalia durant le concours mode de l'ITS en juillet - ITS 2016


FM : Comment a été accueillie la première collection de Balenciaga ?

LV :
La première collection a eu un grand succès avec une hausse des ventes de 25 % par rapport à la saison précédente. L’accueil a été aussi très bon pour la collection croisière. Ce sont des vêtements faciles à porter. C’est cool et différent, et en même temps, c’est pratique. Ce sont de vrais vêtements pour le quotidien, qui sont retravaillés et réinterprétés.

Le premier look du défilé masculin, par exemple, était un manteau que Cristobal Balenciaga avait réalisé pour lui-même, mais sans le terminer. Demna en a proposé une réinterprétation contemporaine. L’idée est de réinterpréter l’esprit de Cristobal plus que de copier les archives.

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