Made In : les marques américaines veulent chausser l’U.S. Army

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
7 avr. 2014

Les fabricants américains de chaussures se positionnent auprès des parlementaires pour obtenir que l’armée américaine se fournisse en priorité chez eux pour les équipements de sport. Un marché important, les Etats-Unis comptant 520 000 soldats.

En effet, si l’amendement Berry de 1941 donne officiellement priorité aux fournisseurs Made in USA, l’armée de l’Oncle Sam n’applique pas cette règle. Les soldats reçoivent des paires venues de l’étranger, ou une allocation visant à acheter les chaussures de leur choix si aucun chaussant n’est fournit. Or un appel d’offres lancé en janvier montre que Wolverine, New Balance, Danner et Lacrosse proposent des chaussures produites localement. Le Ministère de la Défense indique cependant que les chaussures de sport n’étant pas des uniformes, la loi Berry ne s’applique pas.

Faux, pour le porte-parole de Wolverine, David Costello. « L’amendement Berry indique clairement que tout produit textile ou chausssant acheté dans des prix appropriés doivent être 100 % produits en Amérique », indique-t-il à l’International Business Times. « L'allocation en espèces qui est utilisé comme une solution de contournement provient des fonds d’états. Cela viole l'esprit de l’Amendement Berry et a un impact négatif sur l’industrie des États-Unis ».

« Il est inapproprié que les militaires puissent choisir quand ils vont ou non respecter la loi » indique pour sa part Matt LeBretton, porte-parole et New Balance. « Cette loi s’applique déjà sur d’autres produits chaussants : les bottes sont concernées, comme les chaussures de cérémonies, les chaussures pour femme et les chaussettes. Ils ont pris la décision arbitraire de ne pas l’appliquer aux chaussures de sport, et c’est une mauvaise décision ».

La question devient politique, alors que plusieurs sénateurs et représentant se sont saisis du dossier à Washington. La question du prix des chaussures américaines de sport, au centre du problème, ne serait pour les partisans du Made In pas un problème. « Ils ont pour l’heure des soldats achetant leur chaussure dans le commerce », pour David Costello. « Mais si vous en achetez (…) 10 000 paris, vous ferez immanquablement des économies d’échelle, comme sur n’importe quel autre produit ».