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Lionel Tixeire
Publié le
4 mai 2017
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Marks & Spencer : un long combat pour redresser l'habillement

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Reuters
Traduit par
Lionel Tixeire
Publié le
4 mai 2017

La nomination de Jill McDonald par Marks & Spencer a surpris plus d'un professionnel dans le monde de la mode. Recrutée chez Halfords, le spécialiste britannique des accessoires cyclistes et automobile, elle s'est vue confier la difficile tâche de gérer la division habillement de l'enseigne. Une fonction à risque, étant donné qu'elle n'a aucune expérience dans le secteur et que l'habillement est l'activité la moins performante chez Marks & Spencer.

Tout comme de nombreuses enseignes traditionnelles, M&S doit faire face à la concurrence des grands groupes de fast fashion


Il se peut que cette nomination se révèle être particulièrement inspirée, un coup de maître en quelques sorte; ou alors une tentative parmi tant d'autres de redresser l'activité mode du groupe britannique.

M&S a dans le passé été une enseigne de mode incontournable dans le paysage commercial anglais, où l'on se rendait pour acheter aussi bien des uniformes que des sous-vêtements, ou encore pour choisir son costume pour un entretien d'embauche. Et aujourd'hui encore, M&S vend des vêtements à beaucoup de gens.

Pourtant, M&S a souffert ces dernières années face à l'irruption simultanée des enseignes de fast fashion bon marché et des marques de luxe abordable, qui ont provoqué une érosion progressive des ventes et de la profitabilité dans l'habillement. Une activité qui semble être en constante restructuration depuis maintenant près de 20 ans.

Ces dernières années, le groupe a fortement investi dans sa chaîne logistique, ses produits, ses magasins et son site Internet, ce qui lui a permis de réaliser une solide performance pendant les dernières fêtes de fin d'année. Mais une question reste d'actualité : les jeux sont-ils faits et les années où M&S pouvait encore générer d'immenses profits dans la mode sont-elles terminées ? Celles et ceux qui ont successivement été chargés de redresser l'activité mode et maison au cours de la dernière décennie ont connu divers succès.

En mars 2008, Kate Bostock était nommée directrice exécutive chargé de l'habillement dans le cadre d'une réorganisation de la direction de l'entreprise. Elle avait rejoint M&S quatre ans auparavant, après avoir travaillé chez Next et dans la division habillement d'Asda. Et elle quittera son poste en 2012, après que les ventes de la division marchandise générale de M&S ont subi leur plus forte baisse en trois ans et demi – notamment en raison de problèmes de gestion des stocks qui ont empêché l'enseigne de vendre ses articles de mode féminine les plus demandés. Sous sa direction, les ventes annuelles de la division sont passées de 4,6 à 4,2 milliards de livres

C’est Belinda Earl qui pris la relève en septembre 2012, en tant que directrice du style, une fonction à temps partiel nouvellement créée, placée sous la responsabilité du directeur des marchandises générales. Après avoir auparavant travaillé chez Debenhams, Aquascutum et Jaeger, elle permettra à M&S de bénéficier de critiques élogieuses, comme par exemple pour une jupe en daim années 1970 et un manteau rose. Si bien que Belinda Earl occupe toujours ce poste.

En octobre 2012, le poste de directeur exécutif chargé des marchandises générales était confié à John Dixon. Fort de 26 ans d'expérience chez M&S, il avait auparavant dirigé la division alimentation de l'enseigne. Après avoir participé au lancement de la ligne de produits alimentaires « Dine-in-for-10-pounds », il a été chargé de redresser la division marchandises générales. En 2015, il a soudainement quitté l'entreprise pour aller travailler en Australie. Sous sa direction, les ventes annuelles de la division sont passées de 4,2 à 4 milliards de livres

Steve Rowe est arrivé au mois de juillet de la même année pour reprendre ce poste de directeur exécutif chargé des marchandises générales, après 26 ans d'expérience chez M&S, dont il a aussi dirigé la division alimentation. Sous sa direction, la division habillement a vu ses ventes trimestrielles progresser - fin 2016 – pour la première fois en près de deux ans, permettant à l'enseigne de dépasser les prévisions de ventes de fin d'année. Au final, sous sa direction, les ventes annuelles de la division sont passées de 4 à 3,9 milliards de livres, tandis que la division était renommée « habillement et maison ». Celui qui a aujourd’hui passé le relais à Jill McDonald a toutefois averti qu'il restait encore beaucoup de travail à faire.

par Reuters, complété par FashionNetwork

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