Michaël Azoulay (American Vintage) : "Le défi, aujourd'hui, c'est de trouver notre rythme de croisière"

Auteur :

Anaïs Lerévérend

Publié le
14 juin 2015

Souvent qualifiée de "success story", la trajectoire de la marque American Vintage a de quoi faire des envieux. Alors qu’elle fête ses dix ans d’existence seulement, la société marseillaise fondée par Michaël Azoulay a vu son chiffre d’affaires atteindre les 64 millions d’euros l’an dernier et compte désormais 150 boutiques ou corners, 1 500 revendeurs multimarques et 400 salariés. Tout en célébrant son anniversaire, la marque se trouve aujourd’hui à un moment important de son histoire, puisqu’elle a dû investir pour se structurer et cherche désormais son "rythme de croisière", comme nous l’a expliqué Michaël Azoulay.

FashionMag.com : Vous fêtez cette année les dix ans d’American Vintage, comment et pourquoi avez-vous voulu marquer ce cap ?
 
Michaël Azoulay : Outre la communication avec le logo des dix ans sur notre site, nos campagnes, les tenues du staff en points de vente, nous voulions aussi réunir tous les acteurs de notre histoire. Nous avons invité des clients, des partenaires multimarques, des collaborateurs, présents et passés, dans une grande fête en ce mois de juin, qui a été aussi l’occasion de dévoiler une collection de dix produits en cobranding avec des marques que nous avions envie de pousser.
C'est une sélection entre déco et accessoires, complémentaire à notre offre, car c’est la dimension lifestyle de la marque que nous avions envie de souligner. Paradoxalement, même si American Vintage s’était d’abord lancé comme une marque monoproduit, l’approche et l’univers a toujours été lifestyle.
Il y aura également une exposition pour laquelle nous avons donné carte blanche à quatre jeune photographes et qui voyagera ensuite dans plusieurs villes du monde. Cet anniversaire, c’est l’occasion pour nous de jouer les mécènes, finalement !
 
FM : Un anniversaire marseillais fêté à Paris, mais peut-être ailleurs aussi, puisque la marque a pris une dimension internationale désormais ?

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MA : Oui, nous allons organiser une série d’événements dans les grandes villes européennes où nous sommes présents, Bruxelles, Athènes, Berlin, Madrid, Barcelone, peut-être Londres mais aussi Tel Aviv… Cela confirme nos récents développements pour consolider notre parc retail européen, avec plusieurs ouvertures en Espagne, en Belgique, une au Luxembourg, à Copenhague, à Hambourg et bientôt à Stockholm normalement. Et l’on commence évidemment à se tourner plus clairement vers les autres continents… A ce jour, l’export représente déjà 60 % de nos ventes en volume.
 
FM : La croissance est-elle toujours là, grâce à l’international notamment ?

MA : Oui ! Sur l’exercice précédent, nous avons atteint un chiffre d’affaires de 64 millions d’euros, dont 60-65 % en retail. Et c’est encore de la croissance que nous attendons cette année, même si elle a démarré par un premier trimestre difficile comme tout le monde…
L’année dernière, les ventes reculaient légèrement en comparable, mais nous résistons bien à la crise grâce à notre modèle multicanal et l’apport des nouveaux marchés internationaux. Nous attendons mieux pour 2015, avec on l’espère des résultats en hausse, après une période de baisse logique, vu les lourds investissements que nous avons fait.
 
FM : Sur quoi ont porté les investissements, en particulier ?

MA : Outre le développement du parc retail bien sûr, il a fallu améliorer notre structure. Nous avons grandi vite, et il fallait que nous améliorions certains points comme le merchandising, les ressources humaines, l’encadrement sur le terrain, mais aussi la mise en place de nouveaux outils, notamment dans nos systèmes d’information… Le défi aujourd’hui, c’est de trouver notre rythme de croisière ! Nous avons réellement changé de taille et comptons maintenant 400 salariés, il fallait s’organiser en conséquence. Maintenant, nous espérons récolter les fruits de ces investissements !