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1 avr. 2014
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Paul Lister (Primark): "Nos marges sont très faibles par rapport aux autres marques"

Publié le
1 avr. 2014

Alors que Primark attire les foules autour de ses premiers magasins français, son responsable juridique Paul Lister était de passage à Paris le 31 mars. L’occasion d’évoquer le secret des prix spectaculairement bas de l’enseigne. Mais aussi les suites de l’effondrement du Rana Plaza, pour lequel l’enseigne a immédiatement pris ses responsabilités quand d’autres gardent encore le silence, un an plus tard.

Inauguration de la boutique Primark d'O'Parinor (Aulnay-sous-Bois)


FashionMag.com: Comment les produits Primark peuvent-ils être proposés aussi peu chers ?
Paul Lister: En fait, il ne faudrait pas nous demander pourquoi nous sommes si peu chers. Il faut demander aux autres pourquoi ils sont si chers. Voyez-vous, nous partageons quelque 98 % de nos fournisseurs avec d’autres marques. Nos lignes de production sont directement voisines de celles des autres enseignes. Certaines lignes peuvent enchaîner une production pour nous, puis une autre destinée à un concurrent. Or, bizarrement, on demande moins aux autres marques pourquoi elles sont si chères. Et pourtant, toute la question est de savoir pourquoi elles le sont autant.

FM: Mais, au final, quelle est la recette Primark ?
PL: Tout d’abord, nous dépensons par exemple très peu en publicité. Vous ne verrez jamais de publicité avec de supers models, de grandes campagnes télévisées, ou d’opérations spéciales à l’occasion des fêtes. Du côté de notre sourcing, nous commandons en de très grandes quantités. Une fois qu’elle est passée, nous n’annulons jamais une commande, comme d’autres marques le font. Nous ne changeons d’ailleurs jamais nos commandes en cours de route. Autre élément important: nous payons très rapidement nos fournisseurs. Sans oublier la question de nos marges, qui vont de 10 à 20 %. Nos marges sont très faibles par rapport aux autres marques.

FM: Primark serait donc moins gourmand que les autres marques ?
PL: Cette question du prix nous est posée de manière très récurrente par les consommateurs. Car, dans l’offre actuelle, nos prix peuvent en effet surprendre. C’est pour cela que nous devons être plus transparents que les autres marques, trop peu questionnées sur le sujet. Notre modèle repose sur un principe simple: garder des prix faibles, et être les meilleurs du commerce high street. Ainsi, quand les prix du coton ont explosé, nous avons maintenu nos prix, ce qui n’était pas courant. Car, sur le long terme, nous savions que c’était le moyen de rester les moins chers du marché.

FM: Il y a bientôt un an s’effondrait le Rana Plaza. Primark a largement communiqué sur sa responsabilité. Quelles leçons tirez-vous du drame ?
PL: Nous avons réagi ainsi car nous pensions que c’était la chose juste à faire. L’une des leçons clés que nous en avons tirée est qu’il faut connaitre ses fournisseurs. Nous savions dès le premier jour que nous produisions sur place. En cela, nous sommes différents de beaucoup de détaillants qui ignorent souvent où ils produisent. Car les commandes passent d’agents en agents en agents, comme vous le savez mieux que moi. Le drame a mis en lumière le problème structurel des usines locales. L’industrie textile s’est développée sur un temps très court, sur des espaces très restreints, poussant à multiplier les étages. Dans les semaines qui ont suivi le drame, nous avons contrôlé les 88 usines dans lesquelles nous nous approvisionnons au Bangladesh. Nous avons également mené plus de 2 000 audits. Et plusieurs centaines de visites continueront d’avoir lieu avant 2015. Certaines adresses étant plus surveillées que d’autres.

FM: Ces problèmes sont-ils cependant propres au Bangladesh ?
PL: Dès que vous travaillez avec un pays en développement, les conditions sont difficiles, avec des problèmes spécifiques. Aujourd’hui, la Chine représente environ 50 % de notre sourcing. Ensuite, il y a le Bangladesh, avec de 10 à 15 % selon les saisons. Viennent ensuite l’Inde et la Grande-Bretagne, complétés par la Turquie, la Roumanie et d’autres pays d’Europe de l’Est. Le Vietnam et le Cambodge participent également à notre approvisionnement. Depuis le drame, il n’y a pas eu de fluctuation dans notre sourcing au Bangladesh. Et partir après le drame aurait été immoral: nous nous sommes engagés auprès du pays.

FM: Une manifestation se tiendra le 7 avril à Paris pour obtenir de Benetton, Auchan et Carrefour une participation aux indemnisations des victimes. Quel regard portez-vous sur cette polémique ?
PL - Je pense que les victimes et leurs familles auraient dû recevoir plus. Je pense que Primark fera la différence (l’enseigne versera en tout 9 millions de dollars aux victimes, ndlr). Nous avons eu je crois la bonne réaction. Ou, tout du moins, nous nous en sommes approchés. Je me garderai bien de dire aux autres marques quoi faire. Mais il n’y a pas de limite dans le temps aux efforts à mener. Aux problèmes qu’il faut régler aujourd’hui succéderont d’autres. Les ONG, avec leur connaissance très locale de ces problèmes, ont la capacité de faire la différence et de nous y aider. Dans la mode comme ailleurs, je ne vois pas quelle marque pourrait se permettre de dire un jour "C’est bon, on est au top !".

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