Pékin limite la contrefaçon à la veille des JO

PEKIN, 2 juil 2008 (AFP) - Pendant les jeux Olympiques, les amateurs de contrefaçons auront certainement plus de mal à dénicher les bonnes affaires à Pékin, mais certains vendeurs gardent espoir malgré la répression.

"Nous n'avons plus de nouveaux DVD. Nous n'en aurons pas tant que les jeux Olympiques ne seront pas finis", explique M. Wei, propriétaire d'un magasin autrefois bien approvisionné dans un quartier du centre.

Les versions contrefaites des films de Hollywood les plus récents, généralement proposées à moins de dix yuans (moins d'un euro), ont disparu des étagères.

Elles ont été remplacées par de vrais DVD, mais de films beaucoup plus anciens, comme ceux de Shirley Temple et des Marx Brothers, dans la crainte des descentes de police.

"La Chine ne veut pas perdre la face durant les jeux Olympiques", explique M. Wei, qui s'inquiète cependant du manque à gagner.

La contrefaçon est l'un des griefs traditionnels des partenaires commerciaux de la Chine, accusée de ne pas faire assez pour éradiquer une industrie qui lui rapporte gros.

Dans les empires du faux, que constituent certains centres commerciaux de la capitale, les vendeurs sentent désormais une certaine pression.

"Nous n'avons plus d'Abercrombie, de Louis Vuitton ou de sacs Coach à cause de la campagne de répression", dit Wang Yi, une employée d'une échoppe à Yashow, l'un des marchés du faux les plus connus, dans le quartier touristique de Sanlitun.

Selon elle, les restrictions sur la circulation des camions dans Pékin, avant les JO, expliquent également cette pénurie.

"Nous fermerons bientôt. Nous ne savons pas encore quand, mais ça va venir", dit-elle. "Alors achetez maintenant, je vous fais un bon prix!", lance-t-elle.

Non loin, Adidas vient d'ouvrir un de ses plus grands magasins de la ville.

Cependant, pour nombre de vendeurs de Pékin, une fois passés les jeux Olympiques, les affaires pourront reprendre.

Une femme, qui travaille dans un magasin proposant de faux DVD près de Yashow, explique qu'elle sera peut-être obligée de se mettre à l'abri durant les JO, dans un endroit plus tranquille. Mais, assure-t-elle, elle continuera son activité.

"La police ne nous a pas encore demandé d'enlever nos faux DVD. Notre patron est vraiment formidable", lance-t-elle. Interrogée sur d'éventuels pots-de-vin, elle se contente de rire en signe d'acquiescement.

Fin juin, à l'occasion de la 12e journée mondiale anti-contrefaçon, le monde olympique et les équipementiers sportifs avaient dénoncé à Paris les contrefaçons de baskets ou de maillots qui inondent le marché à chaque compétition importante, essentiellement en provenance de Chine.

Les saisies de contrefaçons --tous produits confondus-- sont partout en augmentation, mais la production s'intensifie à l'approche des grandes compétitions sportives, ont-ils souligné.

Comme avant les JO de Turin, le Comité international olympique organise cette année une campagne de sensibilisation sur la contrefaçon.

Par Dan MARTIN