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Pierre Cardin met sa vie en musée pour "laisser une trace"

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AFP
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10 nov. 2006

PARIS, 10 nov 2006 (AFP) - Pierre Cardin inaugure mercredi 15 novembre son propre musée, dans un ancien garage de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), pour "laisser une trace de (son) travail", s'estimant arrivé à "une fin de carrière" après 60 ans de création.


Pierre Cardin, 83 ans, pose au siège de sa maison de couture, le 13 juin 2006 à Paris - Photo : François Guillot /AFP

"J'arrive à une fin de carrière, (...) mon âge est visible et je voulais laisser une trace de mon travail", effectué "dans la solitude et dans l'inquiétude également", explique à l'AFP le couturier, âgé de 84 ans.

Sous la lumière d'une verrière, 130 mannequins vêtus des modèles les plus emblématiques de son style s'alignent sur deux niveaux le long des murs, illustrant la "vie de travail" de ce couturier souvent avant-gardiste.

Manteau gris boutonné de noir, tailleur beige à col bénitier dans le dos, manteau coquelicot plissé, robe-manteau-crème... Une dizaine de pièces résument les débuts de Pierre Cardin, l'un des premiers employés, en 1946, de la maison Christian Dior où, dit-il, "j'ai appris évidemment l'élégance", mais dont il s'est "très vite évadé".

Plus loin débute "la période plus cosmos" des années 1965-70: robe imprimée de grands motifs géométriques colorés, ou découpée de deux trous ronds d'où émergent les seins, tailleur rouge dont la coupe dessine des mamelons pointus. "Ca a quand même plus de 40 ans, c'était provocant", souligne Cardin convaincu que Jean-Paul "Gaultier et tous les autres" ont repris ses idées.

Les combinaisons-pantalons dessinées pour les athlètes des Jeux Olympiques de Munich (1972) voisinent avec de courtes jupes de vinyle noir ou rouge, des robes chasubles, d'autres en métal ou aux reliefs moulés.

Les robes du soir ou de cocktail dessinent de longues silhouettes noires, aux cols et plastrons d'acier inspirés par les pare-chocs des automobiles Citroën et réalisés par un carrossier. Ou au contraire éclatent de couleurs vives et en 3 D, avec des pliages, des lanières, des volumes gonflés.

"Je suis sculpteur, de toutes façons", explique le couturier en faisant admirer des manches "en rond, en carré, en pointu, en ovale", en "tranches de fruits", en "soufflet"....

A l'étage, une mezzanine accueille "beaucoup de choses cinétiques (...) On tourne autour du corps, autour du monde, autour de la lune, autour du soleil", dit Pierre Cardin, qui puisa son inspiration dans le futur et sa fascination pour la conquête de l'espace.

Plusieurs dizaines d'accessoires sont également exposés : chapeaux, chaussures, lunettes, bijoux (en émail, métal, plastique, vinyle), ceintures, masques.

Le musée compte 600 à 700 vêtements dans ses réserves, précise sa conservatrice, Renée Taponier. Il doit accueillir à partir de décembre des meubles dessinés par Pierre Cardin.

Le musée, qui n'a pas encore de nom, est complété par un théâtre, une salle de réception, des appartements, sur une surface totale de 3 000 mètres carrés. Il accueillera le public les mercredis, samedis et dimanches de 14H00 à 17H00 (tarif : 15 euros).

Par Dominique SCHROEDER

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