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Rana Plaza: des associations organisent un "happening" devant Bercy

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24 avr. 2014

Paris, 24 avr 2014 (AFP) - Des militants revêtus d'un drap blanc, debout, immobiles avec des étiquettes - "Shana, 21 ans, couturière, 3e étage", ou "Reza, 17 ans, couturier, 2e étage" -: un collectif d'associations a organisé jeudi un "happening", à Paris, devant Bercy, en mémoire des victimes du Rana Plaza, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Happening" devant Bercy, à Paris, en mémoire des victimes du Rana Plaza, le 24 avril 2014. Photo Lionel Bonaventure. AFP.


A l'appel de six associations (collectif Ethique sur l'étiquette, CCFD-Terre solidaire, Amis de la Terre, Peuples Solidaires, Sherpa et Terre des hommes), la trentaine de militants étaient réunis, faisant retentir une sirène, un an jour pour jour après le drame qui a provoqué la mort de 1 138 ouvriers du textile au Bangladesh.

Le choix d'organiser ce rassemblement devant le ministère de l'Economie n'était pas anodin, les militants souhaitant interpeller les pouvoirs publics "sur les mesures prises pour éviter de futures tragédies".

"Cela fait un an que les victimes attendent d'être indemnisées, d'avoir accès à la justice et un an qu'on interpelle les pouvoirs français en leur disant : qu'allez-vous faire pour empêcher de futurs drames et pour empêcher cette irresponsabilité des multinationales?", a déclaré à l'AFP Fanny Gallois, porte-parole de Peuples solidaires.

"Quatre groupes parlementaires (EELV, PS, Radicaux, communistes) ont déposé une proposition de loi qui vise à établir la responsabilité juridique de la maison-mère sur les activités de ces filiales et de ses sous-traitants", a-t-elle ajouté, rappelant que le président François Hollande s'était engagé pendant la campagne à "responsabiliser les multinationales pour les dommages sanitaires et environnementaux qu'elles pouvaient causer à l'étranger".

"Nous demandons au gouvernement un signe fort de soutien à cette proposition de loi", a-t-elle ajouté.

"La cible aujourd'hui, c'est François Hollande", a déclaré de son côté Nayla Ajaltouni, du collectif Ethique sur l'étiquette, selon laquelle "le gouvernement fait la sourde oreille".

"La France a une responsabilité première puisqu'elle héberge une grande partie des plus grandes multinationales à travers le monde", a estimé la militante pour qui "les multinationales bénéficient d'une totale impunité".

"Nous avons décidé de faire revenir les victimes symboliquement un an après, devant Bercy, le lieu symbolique du blocage politique", a déclaré de son côté Antonio Manganella, de CCFD-Terre Solidaire, jugeant "l'action de la France fondamentale".

En Allemagne aussi, plusieurs associations réunies autour du syndicat des services Verdi ont appelé à changer les lois en vigueur pour mettre fin à un système d'"irresponsabilité organisée".

"Cela ne suffit pas de demander au consommateur de bien se comporter, dans un système qui est fondamentalement vicié", a asséné lors d'une conférence de presse à Berlin Katharina Wesenick, en charge de la campagne chez Verdi. L'initiative veut "faire pression sur le gouvernement allemand, qui doit relayer cela auprès des autres capitales européennes", selon elle.

Plusieurs chaînes allemandes étaient parmi les clientes des sous-traitants du Rana Plaza, parmi elles le discounter textile Kik et la marque de vêtements pour enfants Kanz.

L'effondrement du Rana Plaza a tué 1 138 ouvriers et en a blessé plus de 2000, mettant en lumière les conditions de sécurité déplorables sévissant dans les ateliers et les salaires et conditions de travail misérables des salariés.

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