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Rencontres photo : Christian Lacroix rend Arles aux Arlésiens

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9 juil. 2008

ARLES (Bouches-du-Rhône), 9 juil 2008 (AFP) - "Dans cette rue, ma mère vendait des légumes. Quand ça bombardait, on partait sur la route de Tarascon", raconte un Arlésien devant la photo d'un quartier détruit. En exhumant des centaines de clichés anciens des archives locales, Christian Lacroix rend Arles aux Arlésiens.

Christian Lacroix
Christian Lacroix - Photo : Pierre Verdy/AFP

Le célèbre couturier, qui a accepté d'être le commissaire invité des 39e Rencontres de photographie d'Arles (8 juillet-14 septembre), ne voulait pas que ce festival de photographie "passe au dessus des Arlésiens, mais qu'au contraire, ils se sentent conviés, convoqués, investis", dit-il à l'AFP.

C'est donc aux Arlésiens eux-mêmes, et à leurs archives locales, que s'est adressé le créateur pour évoquer sa ville natale, pour une exposition de quelque quatre cents documents du début du siècle aux années 1970 d'"Arles vu par les Arlésiens", au Palais de l'archevêché.

"Quand l'idée de cette exposition a été lancée, on ne savait pas ce qu'on allait trouver", raconte Françoise Riss, qui en est la commissaire. Elle-même native d'Arles, elle a déniché les clichés, de fonds de musées locaux en archives plus ou moins connues, de "cousin en cousin qui connaît un cousin qui a des photos".

L'exposition présente des plaques de verre, des autochromes précieux du début du siècle dernier, avec des portraits de famille, des sorties de messe, des instants de vie quotidienne.

Une grande salle est consacrée à la Seconde guerre mondiale, aux bombardements, à la Libération de la ville. Les Arlésiens d'aujourd'hui s'y attardent longuement. C'est un passé que les plus âgés ont vécu.

"J'habitais là, rue Terrin. J'avais quatre ans", dit Albert Garcia, 68 ans, qui contemple la photographie d'un angle de rue effondré. Un peu plus loin, c'est la portion de place où sa mère vendait des légumes. "Je n'avais jamais vu ces photos", dit l'homme, ému, qui en a "la chair de poule".

Sur les photos de la Libération - Arles s'est libérée toute seule - Wally Bourdet, qui a également prêté son album de famille, les reconnaît tous. "Là, c'est Antonio Vicente, qui a résisté à deux guerres et est mort peu après dans un accident de voiture", dit-elle. Et le sous-préfet communiste, au premier plan, "il est toujours vivant".

Sur la façade de l'hôtel de ville, une photo de Staline. Trois ans avant, un cliché montre la même façade, avec Pétain.

Tirées des fonds des photographes locaux, Charles Farine, Bernard Martin ou la dynastie George, il y a des photos de classes, de +people+ comme Picasso aux Arènes, des manifestations, des toreros, la récolte du riz. Il y a aussi les clichés de l'usine Solvay pour montrer d'Arles un "autre visage, loin du folklore", dit Christian Lacroix.

Le couturier, par voie de presse, a également fait appel à ses concitoyens "pour qu'ils veuillent bien nous prêter leurs photos de mariage". Une cinquantaine de couples exposent ainsi les clichés de leur sortie d'église, anciennes ou récentes.

Roger et Arlette Garreau, 52 ans de mariage, y sont. "C'est passionnant de revoir tout cela", dit M. Garreau, "on redécouvre des choses que l'on avait oubliées. Pour les Arlésiens, c'est passionnant", insiste-t-il.

Par Fabienne FAUR

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