Collection prêt-à-porter automne-hiver 2005/2006 S.T. Dupont

La recapitalisation ou la menace d'un dépôt de bilan : hier soir, avant minuit, le scénario qui attendait le spécialiste des briquets de luxe ST Dupont se jouait dans le plus grand secret.

Hier, une réunion au tribunal de commerce de Paris a précédé un conseil de surveillance à ce sujet.

Le résultat des négociations avec l'actionnaire de référence du groupe français, Dickson Poon, sera connu aujourd'hui à l'issue d'un comité central d'entreprise, selon des sources syndicales.

Pour éviter la cessation de paiements (qui précéderait un placement en redressement judiciaire), de 40 à 50 millions d'euros ont été demandés au magnat chinois, qui contrôle 55,5 % de ST Dupont via sa holding D&D International.

Quelques 10 millions d'euros sont nécessaires d'ici à fin mars, dont 7 millions très rapidement, précisent des représentants du personnel.

Le solde doit servir à financer des pertes, des investissements, mais aussi des restructurations à venir dans le groupe qui emploie environ 800 personnes, dont 520 dans son usine de Faverges (Haute-Savoie).

Lors d'un conseil de surveillance de ST Dupont, le 8 novembre, le président du directoire arrivé en septembre, Marc Lelandais, n'avait pas caché « l'état d'urgence dans lequel l'entreprise se trouve ».

Un mois plus tôt, il avait prévenu que les résultats allaient subir une « détérioration sensible » en 2005-2006, après 16,2 millions d'euros de pertes cumulées au cours des trois derniers exercices. Un mandataire ad hoc avait alors été nommé pour suivre la situation.