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Seule l'Espagne proscrit les mannequins trop maigres

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AFP
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19 févr. 2010


Photo : AFP
PARIS, 9 avr 2008 (AFP) - Les professionnels de la mode de France, d'Italie, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne s'en tiennent à l'autorégulation pour combattre la maigreur excessive des mannequins, seule l'Espagne recourant à des règles contraignantes, selon les informations recueillies par l'AFP.

Madrid a été la première capitale européenne à prendre des mesures, interdisant en septembre 2006 les mannequins en dessous d'un certain indice de masse corporelle au Pasarela Cibeles, grand rendez-vous de la mode madrilène.

Mais ni New-York, ni Paris, ni Londres, ni Milan ne se sont alignés, préférant s'en tenir à des chartes sans valeur contraignante.

En Espagne, seules les jeunes femmes dont l'indice de masse corporelle (IMC, le poids en kilos divisé par la taille au carré) est supérieur à 18 (plus de 56 kg pour 1m75) sont désormais autorisées à défiler.

En outre, début 2007, le gouvernement espagnol et les grandes marques comme Zara ou Mango, ont passé un accord prévoyant de placer en vitrine des mannequins de taille 38 au moins, et ne pas marginaliser les grandes tailles au fond du magasin.

Fin 2007, quatre blogs incitant à l'anorexie ou à la boulimie ont été fermés à la demande de l'Agence catalane de qualité d'internet (Iqua), organisme de veille sur les pages internet.

Aucune autre capitale de la mode n'est allée jusqu'à déterminer un indice de masse corporel minimum pour les mannequins.

La charte signée mercredi en France prévoit des "actions positives à construire collectivement", essentiellement de sensibilisation et d'information. Les professionnels de la mode rappellent que les mannequins sont déjà soumis à des visites médicales.

En Italie, le manifeste anti-anorexie adopté en février 2007 met "en avant un modèle de beauté sain, solaire, généreux, méditerranéen". Les points forts du texte sont l'interdiction des défilés aux filles de moins de 16 ans et l'obligation pour les mannequins de présenter un certificat médical affirmant qu'elles ne souffrent d'aucun trouble alimentaire.

A Londres, les recommandations du Conseil britannique de la mode (BFC) - certificat médical et, si une jeune fille souffre de désordres alimentaires, que ce problème soit "sous contrôle" - seront obligatoires à partir de la prochaine Semaine de la Mode à Londres, en septembre.

Aux Etats-Unis, la "coalition contre les désordres alimentaires" (EDC) doit présenter la semaine prochaine au Congrès un projet de loi.

Cette association, qui recueille des cotisations de toutes les organisations qui luttent contre l'anorexie et autres désordres alimentaires, se donne pour but de faire reconnaître ces désordres comme une priorité sanitaire nationale, dans un pays qui compte 90 millions d'obèses soit 30 % de la population.

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