La ministre de l'Economie Christine Lagarde et le secrétaire d'Etat chargé de la Consommation et du Tourisme Luc Chatel ont annoncé aujourd'hui, au premier jour des soldes, la mise en place d'un groupe de réflexion sur le thèmes du pouvoir d'achat et des soldes.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, dans un grand magasin à Paris lors du lancement des soldes le 9 janvier 2008 - Photo : Bertrand Guay/AFP

Ce groupe de travail "étudiera les différents systèmes envisageables pour répondre aux attentes des consommateurs en matière de pouvoir d'achat, aux commerçants pour la gestion de leurs stocks et leur animation commerciale". Il examinera notamment "les exemples des pays voisins ainsi que les suites à donner aux attentes exprimées par les consommateurs français qui déclarent à 72 % attendre les soldes " autant ou davantage " que lors des années précédentes (sondage IFOP publié le 7 janvier 2008)".

Le résultat de ces travaux aura vocation à être inséré dans les travaux législatifs de la loi de modernisation de l'économie.

"On dira qui sera dans le comité (de consultation) courant janvier", a indiqué ce matin Christine Lagarde tandis que Luc Chatel, a précisé que "ce groupe de travail" allait faire "des propositions sur les baisses de prix".

Cette annonce intervient dans un climat de polémique, Christine Lagarde ayant évoqué une possible libéralisation des soldes au grand dam d'une grande partie des commerçants et associations de consommateurs. La ministre de l'Economie a estimé que l'organisation des soldes en France pourrait changer, évoquant notamment le principe de soldes "récurrents", c'est-à-dire "qui soient en permanence disponibles dans les magasins".

Les soldes ont démarré ce matin à 8h00 dans toute la France et vont durer au plus tard jusqu'au 19 février mais tout va se jouer la première semaine pour les commerçants, qui estiment que l'événement s'essouffle de plus en plus vite.

Plus importants que les soldes d'été, en raison des grosses pièces vendues, ceux d'hiver représentent près de 20 % du chiffre d'affaires des magasins de textile et de chaussure. "Plus que jamais, les Français sont attentifs au facteur prix, alors qu'ils sont confrontés à une faible progression du pouvoir d'achat et à des tensions inflationnistes", commente Alexander Law, économiste en chef du cabinet d'études Xerfi.

Après une mauvaise fin d'année, les magasins vont offrir des rabais de 20 % à 50 %, alors que certains sites internet promettent jusqu'à 90 %, comme 24H00.fr ou Brandalley.fr. Les sites internet marchands sont devenus un phénomène de société ces dernières années. Le chiffre d'affaires du cyber-commerce a dépassé la barre des 16 milliards d'euros fin 2007, contre moins de 12 milliards un an plus tôt. Certains sites avaient d'ailleurs été bloqués les premières heures des soldes cet été, en raison d'un trop grand nombre de visiteurs. (Source AFP)