PARIS, 14 déc 2005 (AFP) - Des professionnels français du textile et de la mode ont estimé mercredi que le soutien à l'industrie textile dans les pays du Maghreb permettrait d'empêcher une "immigration sauvage" vers l'Europe.

Une ouvrière tunisienne dans une usine textile ("Prodite") à Tunis Photo : Fethi Belaid

"Une trop forte concentration du secteur (textile) au Maghreb aurait de fortes répercussions sociales avec une immigration sauvage" vers l'Europe notamment, a déclaré Jean-Pierre Mocho, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, lors d'une rencontre avec des journalistes.

Des professionnels de la mode de cinq pays méditerranéens (France, Italie, Maroc, Tunisie, Liban) et de huit fédérations professionnelles ont crée en juin à Marseille (Bouches-du-Rhône) l'association Cité euroméditerranéenne de la mode pour soutenir l'industrie textile et la création dans cette région concurrencée par la Chine.

"La façade méditerranéenne doit jouer un rôle alternatif à la façade asiatique. Il faut valoriser l'innovation des industries textiles turques ou marocaines", a plaidé Maryline Bellieud-Vigouroux, présidente de l'institut mode méditerranée.

La Cité méditerranéenne a été placée en juillet sous le haut patronage de Bernadette Chirac, "consciente des risques géopolitiques de l'immigration sauvage", a-t-elle dit.

"Des jeunes gens des pays méditerranéens veulent travailler chez eux et pas forcément émigrer aux Etats-Unis, en France ou en Italie", a ajouté Mme Bellieud-Vigouroux.

Depuis la levée des quotas textiles le 1er janvier, la concurrence chinoise frappe durement les pays du pourtour méditerranéen où le textile tient parfois la première place dans les exportations industrielles et représente 4 millions d'emplois, selon des économistes.

Au Maroc par exemple, entre janvier et septembre, les exportations textiles ont baissé de 10 à 15%.